L’ancien Premier ministre de François Mitterrand est décédé ce samedi 2 juillet dans un hôpital parisien. Il était âgé de 85 ans. Un hommage national lui sera rendu, ce jeudi 7 juillet à midi aux Invalides, puis les cendres de Michel Rocard seront inhumées en Corse.
L’ancien premier ministre Michel Rocard s’est éteint ce samedi 2 juillet à Paris à l’âge de 85 ans, dans un hôpital parisien. Ce socialiste réformiste, monument de la politique française aura survécu 20 ans à son grand rival François Mitterrand.
Inspirateur de la Deuxième gauche, l’ancien maire de Conflans-Sainte-Honorine, en banlieue parisienne, se qualifiait de « social-démocrate de dialogue ». Il entendait incarner une vision rénovée de la gauche, portée par une forte exigence morale, prenant en compte « les contraintes de l’économie mondialisée » sans « renoncer aux ambitions sociales ». Il fut le premier à introduire la notion de rigueur financière à gauche. Il avait tenu les commandes de Matignon entre 1988 et 1991, avant de diriger le PS en 1993 et 1994.
Il avait inscrit son parcours en parallèle, puis en opposition à François Mitterrand, à tel point qu’on avait parlé ente eux de « haine tranquille » : « Le mépris profond que je porte à son absence d’éthique est compatible avec l’admiration totale que j’ai pour sa puissance tactique », disait Michel Rocard, qui brandissait son « parler vrai » en étendard. Ce dernier a été longtemps structuré par l’inébranlable conviction d’être un jour président, précisant toutefois en 1988 qu’il y a « un doute sur le quand ». Mais François Mitterrand, et ses maladresses, l’en ont empêché.
Michel Rocard avait failli périr en 2007 après une hémorragie cérébrale survenue en Inde. Cinq ans plus tard, il était le premier octogénaire à se rendre aux deux pôles géographiques du globe. En mars 2012, victime d’un malaise à Stockholm, il avait dû être hospitalisé quelques jours le temps que les médecins suédois résorbent un caillot sur la partie droite du cerveau.
La classe politique dans son ensemble a salué la mémoire de l’ancien Premier ministre, qui travaillait ces temps-ci à un livre testament. François Hollande a salué « une grande figure de la République ». Manuel Valls, qui se présente souvent comme l’héritier du père de la deuxième gauche, dont il fut le collaborateur à Matignon, l’a décrit comme une « incarnation de la modernisation de la gauche et l’exigence de dire la vérité ». Nicolas Sarkozy s’est lui aussi fendu d’un communiqué pour louer celui qui selon lui « incarnait une certaine gauche qui refusait d’abord le sectarisme au profit d’un plus grand réalisme économique dans le cadre de la construction européenne. »
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