Après une première « assemblée nationale » poussive de « La belle alliance populaire » ce samedi, Jean-Christophe Cambadélis a annoncé ce dimanche 3 juillet le report, voire l’annulation de l’Université d’été du PS prévue à Nantes au mois d’août. La route vers 2017 s’annonce comme un long chemin de croix…
Iceberg droit devant. Invité sur France 3 ce dimanche 3 juillet, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a annoncé vouloir « reporter » ou « suspendre » l’université d’été du PS prévue fin août à Nantes, en raison des « risques de violences » dus à la contestation sociale.
Dans un contexte de détériorations de permanences du PS et d’attaques de locaux syndicaux, Jean-Christophe Cambadélis a expliqué : « On nous menaçait de violences sur nos militants, on nous menaçait de saccager l’ensemble de la ville ». Sans s’interroger sur les causes d’un tel désamour, il a pointé les militants engagés contre la loi Travail : « Il y a quelque chose de grave. Il s’est constitué dans ce mouvement une ultra-gauche anti-démocratique qui s’est fixé comme objectif de mettre à terre le PS ».
.@jccambadelis « Devant les risques de violences, il vaut mieux reporter, suspendre l’université de la belle @Alliance_Pop. » #1213Dimanche
— Parti socialiste (@partisocialiste) 3 juillet 2016
La sortie de Jean-Christophe Cambadélis n’a pas manqué de faire réagir sur Twitter, notamment les élus opposés au texte comme Yann Galut, affligé :
L’annonce du report ou de la suppression de #Nantes par @jccambadelis montre l’état de rupture du #Gouvernemt avec les Français #réagissons
— Yann Galut ن (@yanngalut) 3 juillet 2016
Coupé du peuple de gauche, ses leaders au plus bas dans les sondages, le Parti socialiste en est donc réduit à annuler son rassemblement annuel, de peur de subir les foudres de citoyens ulcérés par ce qu’ils considèrent comme des trahisons successives tout au long de ce quinquennat. La veille de cette sortie en forme de capitulation, Jean-Christophe Cambadélis avait pourtant essayé de redorer le blason de son poulain en vue de 2017. Car avant la fuite ce dimanche, Jean-Christophe Cambadélis et Stéphane Le Foll avaient tenté la ruse, ce samedi.
La belle alliance populaire ou la culture de l’entre-soi
A coups de concepts de communication fumeux dont l’intriguant « Hé oh la gauche », le duo de fidèles hollandais tente en effet de grimer une opération de défense du bilan du président sortant en une soudaine volonté de « bâtir l’unité de la gauche ». Ainsi est née La belle alliance populaire (BAP), une coquille vide officiellement destinée à « dépasser » le PS mais surtout, dans les faits, à promouvoir la future candidature de François Hollande.
Mais quand la BAP tient sa première « assemblée nationale » au gymnase Japy, à Paris, ce samedi 2 juillet dans l’après-midi, la modeste assistance retient son enthousiasme. Quant aux forces en présence, elles se résument à de petits partis, organisations syndicales et associations aux têtes d’affiches de second plan ou décrédibilisées dans leur famille d’origine : Fadela Amara, Jean-Vincent Placé, Jean-Luc Bennhammias, etc. Tous ont un point commun, ils roulent pour l’exécutif. Evidemment, ni frondeurs, ni membres de la gauche fâchée par la tournure prise par le quinquennat dans les rangs. Mais la BAP trouve déjà le moyen de jouer son premier drame grâce à la bouderie des Radicaux de gauche, mécontents de la place qui leur est réservée.
Après avoir organisé un vote sur le principe de la primaire déjà entérinée par Solférino, les « délégués » de La belle alliance populaire ont eu beau jeu de s’autocongratuler. « Elle est où la gauche? Elle est là! », s’exclamera Jean-Christophe Cambadélis à la fin du rassemblement. Reste à savoir s’il pourra en dire autant à Nantes cet été.
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments