Révélations, sur les pelouses et dans les travées, de l’Euro de foot 2016, les Islandais affrontent les Bleus ce dimanche 3 juillet à 21h au stade de France, en quart de finale de la compétition. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce peuple venu de l’extrême-nord de l’Europe…
D’aucuns s’étaient souvenu de son existence lors de l’éruption en 2010 d’un volcan au nom imprononçable, qui avait perturbé tout le trafic aérien européen. L’Islande, îlot abritant au nord de l’Europe quelque 330.000 habitants, fait de nouveau parler d’elle depuis le 10 juin. Sur les pelouses françaises qui accueillent les matches de l’Euro de football, ses joueurs font sensation : la sélection, qui dispute sa première compétition internationale, n’a en effet perdu aucun match en phase de poules et s’est offert une victoire de prestige en éliminant l’équipe nationale anglaise en huitième de finale. Avant d’affronter ce dimanche 3 juillet l’équipe de France pour une place dans le dernier carré… Dans les tribunes aussi, les Islandais détonnent : ils sont près de 27.000 à avoir fait le déplacement en France, soit pas moins de 8% de la population de l’île ! Une ferveur populaire qui n’a d’égale que l’originalité du mode de vie islandais…
La plupart des Islandais ne disposent pas de véritable nom de famille mais portent un patronyme reprenant le prénom de leur père ou de leur mère, accompagné d’un suffixe. Ainsi, la chanteuse Björk s’appelle en fait Björk Guðmundsdóttir : « la fille de Guðmundur ». Pour les garçons, le suffixe « son » (« fils de ») est d’usage, ce qui n’aura pas échappé aux amateurs de football cet été. Cette quasi-absence de nom de famille fait que les abonnés téléphoniques sont classés par leur prénom. Fan de Björk Guðmundsdóttir, vous aurez donc peut-être la bonne surprise de retrouver son numéro de téléphone à la lettre « b » de l’annuaire islandais.
Vivant sur une île isolée qui ne compte que 330.000 habitants – soit à peu près l’équivalent de la ville de Nice – les Islandais ne sont pas à l’abri, c’est mathématique, de la consanguinité. De fait, il a été prouvé que la population insulaire partage, à des degrés variables, le même arbre généalogique. Mais rencontrer un inconnu reste heureusement possible entre « fils de » et « filles de ». Et les développeurs de l’application pour smartphone « ÍslendingaApp » se sont chargé de leur facilité la tache. Le concept est simple : après avoir renseigné son identité et son code de sécurité sociale, l’utilisateur peut connaître le degré de parenté qu’il partage avec sa rencontre d’un soir, ou d’une vie. Ce qui a permis à cet Islandais qui témoigne sur le site de l’application d’éviter une situation fort embarassante : « Si j’avais eu cette application l’année dernière, je ne serais probablement pas rentré à la maison avec ma cousine… »
Le plat traditionnel islandais, le « þorramatur« , réunit comme principaux ingrédients du requin du Groenland et des testicules de mouton… Une culture gastronomique très rustique, qui contraste avec la richesse artistique de l’île. Les Islandais sont en effet les plus grands consommateurs de cinéma au monde, mais aussi le peuple qui compte le plus d’artistes par habitants. Ce qui ne les empêche pas de cultiver une idée bien à eux des arts conservatoires. Ainsi, la capitale Reykjavik abrite un établissement unique au monde : le musée phallologique islandais. Le visiteur peut y admirer des phallus de mammifères – cachalots, taureaux, hamsters… – et, depuis 2011, une verge humaine ! Le généreux donateur, islandais, est décédé à l’âge de 95 ans. Merci le formol.
Fin 2013, la police islandaise s’est illustrée dans une macabre affaire : une équipe d’intervention spéciale a abattu par balles un forcené qui semait la panique dans son appartement de Reykjavik avec un fusil de chasse. Si aucune bavure n’a été observée, l’anecdote n’en est pas moins inédite sur l’île : c’est la première fois que la police insulaire abattait un homme. Il faut dire que la « terre de glace » est un havre de paix : sur les près de 600 policiers qui officient sur l’île, seuls quelques dizaines possèdent une arme et pour cause : le taux de criminalité y est l’un des plus faibles au monde. Les cas d’homicides se comptent chaque année sur les doigts d’une main, et ils étaient même nuls en 2003, 2006 et 2008. Une tranquillité qui s’explique notamment par un très haut niveau de développement : l’Islande a longtemps occupé la première place du classement des pays selon l’indicateur de développement humain (IDH), avant de régresser à la 13ème place après la crise économique de 2008.
Rancuniers, les Islandais ? Au 17ème siècle, la pêche à la baleine n’avait aucun secret pour les Basques. Et quelles meilleures eaux que celles bordant l’Islande pour attraper l’immense mammifère ? Mais les Islandais, alors l’un des peuples les plus pauvres au monde, voyaient d’un très mauvais œil ces étrangers venus chasser leur principale richesse. Une trentaine de baleiniers guipuzcoans, de la province espagnole basque de Guipúzcoa, furent ainsi exécutés en 1615 après s’être échoués sur les côtes insulaires, en vertu… d’un décret autorisant leur meurtre. Et ce texte, d’une validité de quatre siècles, ne s’est éteint que l’année dernière. Alors même que la législation de l’île a prohibé le meurtre depuis 1615. Les Bleus peuvent pousser un grand « Wheh ! »
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