Nous ne sommes pas dupes du piège grossier qui nous est tendu : occulter le conflit sur la loi Travail en réduisant l’opposition actuelle à une confrontation entre police et casseurs.
Un million de manifestants pacifiques dans les rues de Paris, une contestation qui malgré les intimidations ne faiblit pas.
Et sur quoi se focalisent les grands médias ? La violence d’une infime minorité.
Nous ne sommes pas dupes du piège grossier qui nous est tendu : occulter le conflit sur la loi Travail en réduisant l’opposition actuelle à une confrontation entre police et casseurs.
Ces groupuscules se font les meilleurs alliés du gouvernement et de sa posture autoritaire. Par leurs actes infâmes, ils réussissent l’exploit de jeter l’opprobre sur une des plus grosses manifestations de ces dix dernières années. L’alliance objective entre les médias et les casseurs qui leur fournissent les images de violence dont ils ont besoin est maintenant rodée depuis des mois. La destruction de biens publics, les dégradations d’hôpitaux, les tags sur les églises, c’est la violence conjuguée à la bêtise, et elle dessert notre cause. Elles permettent aux médias de tenter de retourner une opinion publique largement défavorable à la loi Travail mais légitimement attachée à l’ordre républicain.
Dans nos cortèges, la masse immense des travailleurs exprimant leur rejet de la loi Travail est prise entre deux feux. Nous avons à subir la violence des casseurs en plus de la violence policière, les bras cassés, les trous dans la peau que font les grenades, et les yeux qu’on crève. Deux formes de violences, un même résultat : faire fuir les manifestants.
Quand les grands médias se focalisent sur la violence d’une infime minorité, c’est de la désinformation, et quand ils en oublient les nôtres qui sont blessés, c’est du mensonge. Victor Hugo nous avait prévenus : qualifier le droit crime et le mouvement rébellion, c’est là l’immémoriale habileté des tyrans. Ceux qui se prêtent aux amalgames entre les manifestants pacifiques et les casseurs jouent un jeu extrêmement dangereux et sont des irresponsables. Par la magie du contre-feu médiatique, les manifestants deviennent des terroristes, la répression indifférenciée devient légitime, et la voie est ouverte à de nouvelles violences policières.
Quiconque a participé aux derniers défilés sait pertinemment les risques que prennent les services d’ordre des syndicats face aux provocateurs et au laissez-faire des forces de l’ordre. Ils sont l’honneur du mouvement social que le gouvernement et les médias tentent de salir par l’assimilation à ceux qui les agressent.
Nous dénonçons l’inaction de la police face aux perturbateurs en marge de nos défilés. Elle n’est pas due à une incapacité des forces de l’ordre mais bien à des consignes gouvernementales d’ailleurs dénoncées par les syndicats de police.
Policiers, vous n’avez pas à servir de pions politiques, vous savez que les ordres qu’on vous donne ont trop souvent eu l’objectif de laisser les violences se déchaîner.
Rompez les rangs et rejoignez-nous, rejoignez le camp de ceux qui luttent pour l’intérêt de tous.
Parce que la loi Travail prépare la misère sociale et l’injustice, aucune forme de brutalité ne fera reculer la puissance déterminée de ceux qui défilent dans la rue par centaines de milliers. La minorité ne fera pas reculer la majorité.
Ils sont la violence et nous sommes la force.
Signataires de la tribune :
Raphaël Audouard (militant PG), Lenny Benbara (militant MJCF), Maximilien Dardel (militant MJCF), Côme Delanery (soutient de La France insoumise), Baptiste Peyrat (militant PG), Mélanie Tissier (militante Nouvelle Donne), Théophile Vincent (non encarté, sympathisant MRC).
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