Sécurité de l'Euro : malgré les violences, le gouvernement dresse un bilan "positif"

Bernard Cazeneuve et Patrick Kanner ont dressé ce lundi 20 juin devant la presse un premier bilan de la sécurisation des espaces de l’Euro de football. Dix jours après le coup d’envoi de la compétition, qui s’achèvera le 10 juillet, les ministres évoquent un « constat globalement positif »…

Appelez-le Patrick Coué-nner. Après seulement 10 jours de compétition, le ministre des Sports a été reçu ce lundi 20 juin par son homologue de l’Intérieur, afin de dessiner ensemble un premier bilan de la sécurisation de l’Euro de football, qui se joue en France jusqu’au 10 juillet. Et pour Patrick Kanner, « le constat est globalement positif ». Une vue partagée par Bernard Cazeneuve, qui souligne tout de même « l’exception » des violences perpétrées entre hooligans russes et anglais le 11 juin à Marseille (voir la vidéo ci-dessous).

L’épicentre marseillais

Ce 11 juin, des affrontements ont éclaté dans le stade Vélodrome de Marseille au terme de la rencontre opposant l’Angleterre à la Russie. En toute fin de match, des fans russes sont parvenus à s’extraire de leur zone dans les tribunes et à rejoindre celle des Anglais. Il faut dire que l’UEFA, qui organise l’Euro, n’avait pas prévu de séparer les deux camps… Après quelques coups assénés, les hooligans russes ont été finalement interrompus par un cordon de CRS.

Fin de match tendue après l’égalisation russe. #ANGRUS #EURO2016 #Marseille pic.twitter.com/MGHVUyDqR3

— La Provence à l’Euro (@LaProvenceEuro) 11 juin 2016

Si la sécurité à l’intérieur des enceintes sportives échoit à l’UEFA, d’aucuns se sont malgré tout étonnés de l’absence de CRS en bas de chaque virage du stade Vélodrome, comme il est d’usage lors des matches à risque en simple championnat ou en coupe d’Europe.

557 interpellations et 334 gardes à vueEn dehors des stades, la sécurisation des espaces fréquentés par les supporters revient en revanche aux autorités du pays hôte. Et le moins qu’on puisse dire est que, dix jours après le coup d’envoi de l’Euro, l’espace public n’a pas été tout de toute tranquillité… Pour preuve, les chiffres dévoilés ce lundi par Bernard Cazeneuve lui-même : depuis le début de l’Euro, les forces de l’ordre ont eu recours à 557 interpellations et 334 gardes à vue. Quelque 27 supporters ont écopé de peines de prison, dont 21 de prison ferme. Aussi, pas moins de 25 fans étrangers ont été renvoyés dans leur pays.

Même les « fan zones » sont touchées

Si des débordements ont été enregistrés dans la plupart des villes accueillant des rencontres du tournoi, Marseille a concentré les actes de violences. Des rixes répétées y ont vu des supporters russes et anglais s’affronter très violemment, mêlant aussi des habitants de la cité phocéenne. Le samedi 11 juin a été le point d’orgue : un fan anglais, gisant dans son sang sur le Vieux Port, a dû être réanimé par un CRS, et il recouvre aujourd’hui sa santé.

#violencespolicieres Voici un CRS pratiquant un massage cardiaque sur le supporter anglais blessé. Il l’a sauvé!!! pic.twitter.com/FOWf0WIy7F

— Frédéric Clavel (@frclavel) 13 juin 2016

Présentées comme les derniers sanctuaires de la compétition, les « fan zones » ont été elles aussi le théâtre de violences. Ces espaces de diffusion des matches, dont l’accès est protégé par un triple filtrage, restent sensibles. A tel point que lors du deuxième match de l’équipe de France, le 15 juin, un Albanais a pu introduire un couteau dans la « fan zone » lyonnaise, et a blessé légèrement avec son arme un supporter français et un autre belge. Débordés, les agents de sécurité et les forces de l’ordre n’ont pu procéder à une quelconque interpellation. De l’aveu même du responsable local de la police, l’introduction de l’arme blanche est « inquiétante ». Alors, vraiment « globalement positif », ce bilan ? 

 


 

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