Emploi : l'Insee prédit l'inversion de la courbe du chômage

L’institut national de la statistique a dévoilé ce jeudi 16 juin des prévisions optimistes sur le front de l’emploi, prévoyant que le taux de chômage devrait baisser de 0,4 point d’ici à fin de l’année, pour s’établir à 9,5% de la population active en métropole et à 9,8% en incluant l’Outre-mer.

Mieux que les Bleus pour allumer des étoiles dans le ciel des Français : l’Insee ! L’institut national de la statistique a dévoilé ce jeudi 16 juin des prévisions optimistes (enfin !) sur le front de l’emploi, prévoyant que le taux de chômage devrait baisser de 0,4 point d’ici à fin de l’année, pour s’établir à 9,5% de la population active en métropole et à 9,8% en incluant l’Outre-mer. Où l’on entend déjà François Hollande nous dire : « Je vous l’avais bien dit que ça va mieux… »

Si elle se confirme, cette baisse serait d’une ampleur inédite depuis 2007. Dans le détail, selon l’Insee, le taux qui s’est stabilisé à 9,9% au 1er trimestre en métropole, baisserait à 9,8% au 2e trimestre, à 9,6% au 3e trimestre et à 9,5% en fin d’année, selon l’Institut national de la statistique. Au total, tous secteurs confondus (marchand, non marchand, agricole et non salarié), l’emploi devrait augmenter de 210.000 postes en 2016.

Un quart de la baisse due aux formations pour les chômeurs

Le recul du chômage découlerait d’une accélération des créations d’emplois salariés dans le secteur marchand (+139.000 postes), à la faveur d’une croissance en hausse (+1,6% attendu en 2016, après 1,2% en 2015). Mais attention : il serait aussi dû au plan de 500.000 formations supplémentaires pour les demandeurs d’emploi, dont les bénéficiaires ne seront plus considérés comme des chômeurs… A lui tout seul, ce plan ferait diminuer artificiellement le taux de 0,1 point, soit un quart de la baisse anticipée.

En année pré-présidentielle, une question se pose : quel crédit accorder aux autres mesures mises en place par François Hollande pour faire baisser structurellement le chômage, lui qui a fait dès 2012 de l’inversion de la courbe du chômage l’alpha et l’omega de sa politique ? Selon l’analyse de l’Insee, l’emploi privé bénéficierait en 2016 « de l’accélération de l’activité » – si elle se confirme – mais aussi « des mesures successives pour enrichir la croissance en emplois ». Et de citer le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), le Pacte de responsabilité et le récent plan d’urgence pour l’emploi.

Selon les calculs de l’Institut, le CICE et le Pacte devraient ainsi permettre un surplus de 55.000 emplois, tandis que la nouvelle aide à l’embauche pour les PME, entrée en vigueur en début d’année, créerait environ 40.000 postes, « essentiellement concentrés sur le second semestre ». Sur ce dernier dispositif, qui coûterait « 2,5 milliards d’euros répartis entre 2016 et 2018 », l’Insee nuance néanmoins : il entraînera aussi un fort effet « d’aubaine« , puisqu’il devrait concerner un million d’embauches, dont « la majorité auraient été réalisées de toute façon ». Une aubaine pas seulement pour les entrepreneurs…
 

Quels secteurs sont concernés ?

En 2016, l’emploi privé devrait être tiré par le secteur tertiaire (+158.000) et par l’intérim (+18.000), qui selon l’Insee « profitera au 2e trimestre des recrutements réalisés dans le cadre de l’Euro 2016 de football ». La construction devrait, quant à elle, stopper l’hémorragie (-4.000 postes), après les quelque 200.000 destructions observées depuis la crise de 2008. Contrairement au secteur privé, les créations d’emplois non marchands devraient en revanche « ralentir » (+38.000, après +47 000 en 2015), du fait de « la contraction du nombre d’emplois d’avenir ».

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