Déjà fini, la stratosphère sondagière pour Emmanuel Macron ! Selon le dernier baromètre Ifop-Fiducial pour « Paris Match » et Sud-Radio, les Français commencent à se lasser sérieusement du ministre de l’Economie. Et du côté de son tout jeune mouvement « En marche », les donateurs se font de plus en plus rares. Macron ne fait plus rêver, de quoi ravir chez Manuel Valls.
La pente se raidit pour Emmanuel Macron. Après plusieurs mois d’une marche triomphale dans les sondages, il semble que le personnage commence à lasser les Français. Selon le dernier baromètre Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud-Radio, Macron dégringole sévèrement dans l’opinion, perdant 12 points et passant de la 2ème à la 11ème place du classement. D’après l’étude, si le ministre de l’Economie se maintient chez les cadres (-2), les sympathisants de la droite et les retraités, il dévisse furieusement du côté des catégories populaires (-19 chez les ouvriers) et chez les sympathisants de gauche (-13).
Sa dernière sortie en date, face à deux militants de la CGT l’interpellant sur la loi El Khomri, n’a pas dû aider : « La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler », leur avait-il lancé, non sans un certain un mépris de classe. Ajouté à cela la récente polémique sur son ISF… « Emmanuel Macron apparaît de plus en plus comme un homme politique déconnecté des catégories populaires appartenant davantage au camp des puissants », analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP, cité par Paris Match.
Le ministre paye aussi son maintien dans le gouvernement. Tant qu’il y reste, il partage en effet la destinée et le bilan du président de la République, pour le meilleur et pour le pire. Et dans le contexte très dur du mouvement contre la loi Travail, ces derniers temps, la balance penche du mauvais côté. A l’aune de ces sondages, on comprend d’ailleurs mieux pourquoi François Hollande a décidé de le garder à ses côtés malgré des macronades à répétition, alors que certains proches lui conseillaient vivement de s’en débarrasser. Mieux vaut en effet pour le président impopulaire un Macron à portée de main qu’il emporte dans sa chute, qu’un rival populaire en liberté ! Faisant d’une pierre deux coups, François Hollande, qui ne s’est jamais vraiment départi de ses habits d’ancien secrétaire du PS, a pu aussi compter sur l’ancien banquier pour ringardiser la « modernité » et le « progressisme » d’un certain Manuel Valls.
A Matignon, on se frotte les mains. Ce que confirme un proche du Premier ministre, contacté par Marianne : « Emmanuel Macron n’a jamais vraiment été une question pour Manuel Valls, tout simplement parce que Macron est ministre et Manuel Premier ministre », relativise-t-il. Manière de souligner que les deux ne boxent pas dans la même catégorie. « Il faut se méfier des sondages, poursuit le vallsiste. Mais si j’étais à sa place, j’écouterais un peu plus attentivement ceux qui me conseillent d’être pleinement ministre et de ne pas trop troubler les messages pour éviter que l’on s’interroge sur ma loyauté… ». Derrière le conseil, le rappel à l’ordre. Et le même de conclure : « Entre Macron et Valls, il y a une vraie différence d’expérience politique. Ce qui fait la différence entre les deux, c’est la conception du temps en politique ». En clair, « la fusée Macron » n’était qu’un ballon de baudruche à côté de la machine Valls.
Pour compliquer le tout, « En Marche« , le mouvement politique constitué par Emmanuel Macron en avril dernier, aurait du plomb dans l’aile. Lancée en grande pompe, l’opération de porte-à-porte pour établir un « diagnostic du pays » coûte cher, très cher. Selon le Canard Enchaîné, en plus de rémunérer un cabinet de conseil spécialisé et deux agences de pub, le mouvement salarie aussi trois permanents pour faire tourner la boutique. Sauf que la cagnotte de l’ancien banquier d’affaire commencerait déjà à s’étioler dangereusement. Loin des 12 millions un temps évoqué, la mise de départ aurait oscillé entre 400.000 et 600.000 euros. Et depuis, les donateurs se feraient rares. Dès le mois de mai, ses soutiens les plus proches alertaient sur le danger du flou entretenu par le ministre velléitaire : « On ne pourra mobiliser personne tant qu’on ne saura pas s’il est un recours pour la France ou un recours pour Hollande », confiait l’un d’entre eux au Parisien. « C’est compliqué de soutenir quelqu’un qui n’a pas clairement défini sa stratégie », abonde le milliardaire du web Marc Simoncini dans le Canard. Un autre assure avance une solution : « S’il quitte le gouvernement, il y aura une foule de gens prêts à le financer de nouveau ». Reste à vérifier que la marche du fringant social-libéral n’était pas qu’une simple balade hors des sentiers battus.
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