Ils étaient un million selon les syndicats et 80.000 selon la police : les manifestants parisiens de ce 14 juin ont, au-delà de leur rejet du projet de loi porté par Myriam El Khomri, exprimé, avec une certaine créativité, leur sentiment de trahison depuis 2012… Tour d’horizon en photos.
Massive (un million de participants pour les syndicats, 80.000 pour les policiers), la manifestation organisée ce 14 juin dans l’après midi à Paris par la CGT, Force ouvrière, la FSU, Solidaires, l’Unef et la Fidl contre la loi Travail, a vu défiler à Paris pendant plus de cinq heures des centaines de milliers d’ouvriers, des dockers, des métallos, des personnels de santé de la propreté, des universitaires, des chercheurs venus en bus, en trains des quatre coins de l’Hexagone ; entonnant des slogans « on les a eus, on les aura » se référant au Front populaire dont on fête les 80 ans, mais aussi à 1968 et à 1995.
Classes populaires, moyennes qui au-delà de leur rejet du projet de loi porté par Myriam El Khomri, ont aussi exprimé, avec une certaine créativité, leur sentiment d’avoir été trahis depuis 2012 par le Président Hollande pour lequel ils avaient majoritairement voté.
Du « Sark’Hollande » dénoncé en couple de quinquas, au plus virulent « qui sème la trahison récolte l’insurrection » tracé sur le carton d’un hipster (voir le diaporama ci-dessous), en passant par la grande banderole de Nordistes, « Hollande tu te trompes de cible, c’est pas nous la finance » : ces interpellations dessinent la fracture abyssale qui se creuse avec la gauche de gouvernement. Efficacement.
Sur un imposant chapiteau gris et rouge, on découvrait même Manuel Valls dramatiquement caricaturé en fasciste, arborant un brassard « 49.3 ». Et dans le cortège, un FFI vintage, béret vissé sur le crâne, adressant ses V de la victoire en portant une pancarte « Nous, héritiers du CNR, entrons en résistance ».
Corollaire de sa nouvelle célébrité médiatique, Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, a aussi inspiré les slogans des marcheurs manifestants. « En 2016 travailler pour un costard ; en 2017, voter pour une veste », ironisait une pancarte. Quand quelques mètres plus loin, un militant du PCF proposait pour un 1,50€ des badges d’un Macron couronné, surtitré d’un « Pas de banquier à l’Elysée. » « Allez les bleus…de travail », clamait une brune, en écho à cette tenue professionnelle offerte récemment au ministre de l’économie par un manifestant lors du Forum mondial des matériaux et à l’Euro.
Vendredi 17 juin Myriam El Khomri rencontrera enfin Philippe Martinez le leader de la CGT. Espérons que leurs échanges seront constructifs. Car la jeunesse, comme l’affichent de jolies jeunes filles… s’impatiente.
Découvrez ces slogans dans notre diaporama photos ci-dessous.
Crédit de l’ensemble des photos : Laurence Dequay.
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