Anne Hidalgo publie ce mardi 14 juin une lettre ouverte adressée au maire LR de Plessis-Robinson, dans les Hauts-de-Seine. Elle y rapporte et dénonce les propos sexistes de l’élu de droite à son encontre. Osé et efficace.
C’est ce qu’on appelle une missive bien sentie. Après la vague de révélations concernant le comportement présumé du député écologiste Denis Baupin, Anne Hidalgo a décidé de mettre au jour les propos sexistes de l’ancien vice-président du conseil général des Hauts-de-Seine, toujours maire Les Républicains (LR) de Plessis-Robinson, Philippe Pemezec. La maire de Paris a ainsi rendu publique ce mardi 14 juin, par le biais d’un tweet, une lettre adressée à l’élu. Elle y relate des insultes sexistes proférées à son encontre, et dans son dos, lors d’une réunion publique par l’homme politique. Elle dit le faire afin de « dénoncer publiquement ce que vous appellererez sans doutes des gauloiseries et que j’assimile moins poétiquement à des injures ».
Face au sexisme, je ne me suis jamais tue et je ne me tairai jamais. pic.twitter.com/UqPDehq047
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 14 juin 2016
Anne Hidalgo rapporte ainsi que le 11 juin, lors du lancement du chantier du Grand Paris Express, Philippe Pemezec a « lancé à la cantonnade » :
« Qu’est ce qu’ils ont tous à se précipiter autour d’elle, tous ces mecs ? Ils sont comme ‘Un tel’ [la maire refuse de donner le nom du politique cité, ndlr] à vouloir se faire tailler des pipes par Hidalgo.«
Voici donc la maire réduite à la position de « tailler des pipes« … aux hommes venus, en théorie si l’on en croit le raisonnemment de Philippe Pemezec, lui lécher les pieds. Sexiste et stupide. Ce qui aurait pu rester une vanne (gaussons-nous devant ce trait d’esprit), bien grasse et tenue en privé, est aujourd’hui révélée à tous par Anne Hidalgo :
« Je trouve utile d’élargir votre audience et de laisser chacun apprécier à la fois votre sens de l’humour, votre vision du monde et votre dignité de maire. »
L’édile de la capitale précise ne pas avoir entendu elle-même ces mots mais « avoir pris la peine de recouper cette information auprès de plusieurs témoins » : « Je ne vous écris que parce que je suis absolument certaine de la teneur de vos propos, que plusieurs personnes peuvent attester ».
Philippe Pemezec s’est empressé de lui répondre par le même biais ce mardi en fin de matinée. Nulle excuse de la part de l’élu, qui voit dans la démarche d’Anne Hidalgo un acte de pure stratégie politique. Et, pour charger un peu plus son cas, le voilà qui la renvoie à son statut de… « femme de ». Il rappelle en effet les liens maritaux d’Anne Hidalgo avec Jean-Marc Germain, son ancien opposant lors des élections législatives dans la 12e criconscription des Hauts-de-Seine en 2012 :
« Je me suis enfin rappelé que votre conjoint, monsieur Jean-Marc Germain, est le député de la douzième circonscription des Hauts-de-Seine. Bien qu’en difficulté au sein du Parti socialiste et inconnu des habitants des villes de notre circonscription où il a été aux abonnés absents pendant quatre années, il pourrait être mon adversaire aux élections législatives de 2017 pour lesquelles les Républicains s’apprêtent – hasard du calendrier bien sûr – à donner les investitures. »
Ma réponse à @Anne_Hidalgo. pic.twitter.com/VB4sMKnzY5
— Philippe Pemezec (@PhilippePemezec) 14 juin 2016
Philippe Pemezec conclut par un formidable :
« Pour le reste, je suis navré de votre démarche qui alimente un peu plus encore l’exaspération des Français, déjà las de ces querelles politiciennes stériles et de ces pertes de temps et d’énergie sur des sujets qui ne les concernent pas. »
Dénoncer le sexisme = perte de temps. C’est noté.
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