Omar Mateen, itinéraire d'un homophobe notoire et sympathisant du djihad

Omar Mateen, l’Américain de 29 ans rapidement identifié comme le terroriste qui a semé la mort dans une boîte gay d’Orlando ce dimanche 12 juin, est décrit comme un individu « instable », violent, qui était apparu sur les radars du FBI dès 2013…

On en sait un peu plus sur l’auteur de l’attentat qui a décimé une boîte gay d’Orlando, en Floride, dans la nuit de samedi à dimanche. Avant d’assassiner 50 personnes, d’en blesser 53 autres et de mourir à son tour, Omar Mateen, un Américain de 29 ans d’origine afghane, a eu le temps d’appeler le 911, le numéro d’urgence aux Etats-Unis, pour revendiquer les tueries au nom de « l’Etat islamique », bien que l’on ne connaisse pas encore la nature exacte de ses liens avec l’organisation terroriste. Si dans un communiqué, Daech a rapidement salué l’action de ce « soldat du califat », on ignore en effet pour l’heure si l’homme a reçu un ordre ou s’il a agi de sa propre initiative. 

Quoi qu’il en soit, les affinités d’Omar Mateen – qui a également fait référence pendant la tuerie aux frères Tsarnaïev, auteurs des attentats de Boston en 2013 – avec la mouvance terroriste paraissent de plus en plus claires. L’homme était d’ailleurs surveillé par le FBI depuis 2013, lorsque des collègues de l’entreprise de sécurité G4S (où il travaillait depuis 2007) ont signalé ses possibles sympathies pour la cause djihadiste. Interrogé à deux reprises par les autorités après avoir fait l’objet d’une enquête approfondie, l’homme au casier judiciaire vierge se fera oublier avant de réapparaître à nouveau sur les radars de la police fédérale américaine en 2014. A ce moment-là, les autorités s’intéressent à ses liens présumés avec le premier kamikaze américain à s’être fait exploser en Syrie, un jeune de 22 ans, Moner Mohammad Abu Salha, affilié quant à lui à Al Qaïda. Mais à l’époque, « le contact » entre les deux était « minimal » et « ne représentait pas une menace », a indiqué le FBI ce dimanche 12 juin.

Un mari violent et homophobe

Pour l’un de ses collègues cependant, interviewé par NBC, l’intéressé « parlait de tuer des gens tout le temps, (il était) raciste, belliqueux et toxique ». Une attitude passée inaperçue au sein de l’entreprise, où les tests passés lors de son recrutement en 2007 n’avaient rien révélé de « préoccupant », d’après un communiqué de la société. Décrit comme quelqu’un de « calme » par l’imam de la mosquée qu’il fréquentait avec sa famille en Floride, Omar Mateen était en revanche apparu comme un mari violent. « Au début, c’était quelqu’un de normal qui tenait à sa famille, adorait plaisanter. Adorait s’amuser. Mais quelques mois après que nous nous soyons mariés, j’ai vu qu’il était instable, bipolaire et qu’il s’énervait sans raison », a confié lors d’une conférence de presse son ex-femme, Sitora Yusufiy, divorcée depuis 2011. Et de poursuivre dans le Washington Post : « Il me battait, il rentrait juste à la maison et commençait à me frapper parce que la lessive n’étaite pas faite…« 

Outre cette violence, l’individidu ne faisait guère mystère de son homophobie. Interrogé par NBC News, son père, Seddique Mateen – un militant afghan qui se disait parfois, indique le Washington Post, « favorable aux talibans » sur des vidéos postées sur YouTube – a ainsi raconté ce dimanche un épisode révélateur. « Il y a quelques mois », explique-t-il de fait, lors d’un séjour à Miami, les deux hommes auraient vu un couple gay « s’embrasser », (…) « se caresser » (…) ». Là, tout aurait selon lui basculé. Son fils, se serait alors mis « très en colère » et lui aurait dit : « Regarde, ils font ça devant mon fils ! »

Titulaire d’un port d’arme, l’ancien étudiant en droit criminel – qui a un temps voulu devenir policier – s’est procuré très récemment une arme de poing et un fusil, a précisé l’agence fédérale chargée de la lutte contre le trafic des armes à feu. On connaît la suite…

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