David Cameron accusé de jouer les prolongations pour éviter le Brexit

Le Premier ministre britannique invite le Parlement à voter ce jeudi 9 juin la prolongation du délai d’inscription en ligne sur les listes électorales à la suite du plantage du site gouvernemental mardi soir. Une proposition qui inquiète et scandalise les partisans du Brexit, à l’approche du 23 juin…

David Cameron s’inspirerait-il du « money time », ces ultimes secondes qui parfois renversent le résultat d’une rencontre sportive ? A la demande du Premier ministre, le Parlement britannique se prononce ce jeudi 9 juin pour prolonger le délai d’inscription en ligne sur les listes électorales de deux jours. Cette inscription aurait normalement dû être clôturée le mardi à minuit. La cause ? Le bug du site gouvernemental survenu mardi soir, qui aurait empêché des milliers de Britanniques de s’inscrire, et ainsi de participer au référendum du 23 juin sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

Le 10 Downing Street à la manœuvre

A 23h15, mardi, soit trois quarts d’heure avant la clôture officielle des inscriptions, le site gouvernemental a cessé de fonctionner. « Il est juste d’étendre à minuit (ce jeudi) le délai d’inscription pour permettre à ceux qui n’ont pas pu s’enregistrer d’en prendre conscience et de le faire », avance le porte-parole du gouvernement. Celui-ci a ainsi rouvert le site dès mercredi matin. Alors que des Britanniques s’y sont depuis inscrits, il revient aujourd’hui au Parlement de décider si ces nouveaux enregistrements peuvent être considérés comme légaux.

« Des eaux juridiques troubles »« Ne laissons pas le gouvernement biaiser le résultat ! », s’indigne Matthew Elliott, le directeur général de la campagne du « Vote Leave » (pour la sortie de l’UE). Celui-ci considère que le report du délai d’inscription n’est pas nécessaire, puisque le site n’a été interrompu que trois quarts d’heure seulement avant la clôture initiale des enregistrements. Même son de cloche de la part de Michael Gove, le ministre de la Justice. Membre du cabinet Cameron, mais partisan d’un Brexit, il estime que le gouvernement joue dans « des eaux juridiques troubles » en demandant cette prolongation.

Les jeunes électeurs en jeu

Derrière l’indignation des pro-Brexit et l’opération gouvernementale, se joue le vote des jeunes Britanniques. Ces derniers étaient en effet les plus nombreux à s’inscrire avant mardi soir. La commission électorale, chargée de superviser le bon déroulement du référendum, a ainsi publié des chiffres sans équivoque : sur les 525.000 nouveaux inscrits ce mardi, 302.000 ont moins de 30 ans.

Hasard du calendrier ou non, un sondage YouGov réalisé du 1er au 3 juin montrent que les 18-24 ans sont en grande majorité favorables au maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Seuls 21% d’entre eux sont ainsi favorables à un Brexit, contre 59% pour les plus de 65 ans…


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