Une nouvelle tendance a vu le jour aux Etats-Unis : les stages d’immersion dans la pauvreté, pour montrer à tous ceux qui ne le savaient pas déjà qu’être pauvre et démuni, c’est dur. Et figurez-vous que pour connaître les conséquences de la pauvreté, il faut passer à la caisse.
Les Américains ne savent plus quoi inventer. En témoigne leur dernière trouvaille, repérée par le site Slate, ce jeudi 9 juin. Pour sensibiliser les travailleurs sociaux aux conditions de vie des plus démunis, certains n’ont rien trouvé de mieux que d’organiser des week-ends, stages et autres séjours d’immersion dans la pauvreté. Ainsi au Colorado, un ancien pasteur, un certain Jeff Cook, organise des journées de jeûne pour montrer aux participants ce que ça fait de crever la dalle. Pour 120 dollars la journée, (105 euros), ces derniers pourront même s’essayer à faire la manche dans la rue et rencontrer des associations d’aides aux SDF.
Un filon rapidement devenu, comme toujours aux Etats-Unis, un vrai business. Selon le magazine Fortune – qui a recensé dans un article paru le 1er juin dernier les meilleures adresses pour faire semblant d’être pauvre, d’autres initiatives bien plus ambitieuses ont vu le jour. Dans le secteur associatif – où l’association humanitaire Missouri Association for Community Action (MACA) s’est par exemple mise à vendre des kits de simulation de pauvreté pour la bagatelle de 2.000 dollars – aussi bien que dans le secteur… bancaire.
Et là, le petit jeu devient franchement scandaleux. Car en 2015 et en 2016 c’est au luxueux Omni William Penn Hotel à Pittsburgh, en Pennsylvanie ou au Ritz-Carlton, à Charlotte, en Caroline du Nord, que les banquiers de la réserve fédérale de Cleveland et de Bank of America ont respectivement choisi de jouer aux pauvres. Prix de la chambre : entre 349 et 629 dollars la nuit.
Mais il faut croire que l’initiative a du bon. Avec le kit à 2.000 dollars par exemple, certains hôpitaux du pays ont fait une incroyable découverte : ils ont réalisé que leurs patients, après avoir reçu des soins aux urgences, n’avaient pas forcément les moyens de rentrer chez eux (s’il ne vivent pas toutefois dans la rue). « Les hôpitaux ont donc commencé à donner des tickets de transports en commun » aux malades dans le besoin, raconte Slate. Le bon sens, par contre, c’est gratuit, et ça garantit aussi d’excellents résultats…
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