Alors que l’Euro de foot débute ce vendredi 10 juin, l’exécutif s’efforce de désamorcer la grève reconduite à la SNCF pour ce jeudi. Et de faire face à un blocage des centres de déchets qui se propage, avant une grève des pilotes d’Air France prévue du 11 au 14 juin…
Ce vendredi 10 juin, l’équipe de France de football – ou la sélection roumaine qu’elle affronte – donnera le coup d’envoi de l’Euro de football. Le bon déroulement de la compétition, que la France accueille jusqu’au 10 juillet, est l’une des principales préoccupations de l’exécutif qui compte donner la meilleure image du pays aux 2,3 millions de personnes attendues dans les stades et les 6,5 millions dans les « fan zones ». Un impératif pour François Hollande, qui a même cité (abusivement) Maurice Thorez pour appeler à la fin de la grève, une perspective de plus en plus compromise…
Le mouvement est parti pour durer à la SNCF. Alors que l’Unsa et la CFDT ont annoncé qu’elles signeraient le projet d’accord de sortie de grève proposé par la direction ce mardi, SUD-rail s’y refuse. La balle est désormais dans le camp de la CGT, qui en rejoignant la position de SUD, acterait le rejet du projet de résolution du conflit.
Ne s’étant pas encore prononcé sur son choix de ratifier ou non le texte, le premier syndicat de la SNCF laisse les assemblées générales de salariés décider de la poursuite du mouvement, initié le premier juin. Plus de 8% des agents sont ainsi en grève ce mercredi, et les AG ont voté une reconduction pour jeudi. Près de 20% des TGV et 40% des Intercités ne peuvaient pas circuler mercredi. En Ile-de-France, le mouvement concerne un Transilien et un RER sur deux.
Les syndicats ayant jusqu’au 14 juin pour signer l’accord, il est probable que la circulation des trains soit encore perturbée lorsque l’Euro commencera.
Les poubelles s’amoncellent sur les trottoirs parisiens depuis plusieurs jours. Un communiqué de la CGT précise que « quatre des six garages de camions-bennes de la Ville de Paris sont bloqués par des chauffeurs grévistes ce mercredi ».
Les poubelles dans Paris #cavamieux pic.twitter.com/u4jC9vOfNZ
— grrr (@grrr) 8 juin 2016
Le mouvement se propage en province. Dans le Sud-Est, l’incinérateur de Fos-sur-Mer est bloqué, empêchant le ramassage des ordures dans la région marseillaise. Deux autres centres sont également bloqués dans l’Ariège, à l’instar de celui de Saint-Etienne. Le maire de la cité stéphanoise a indiqué mercredi sur France Bleu Saint-Etienne Loire que « l’ouverture des espaces d’accueil de l’Euro est fortement menacée » du fait des déchets qui jalonnent la ville, « ce qui (l)’oblige à informer le ministre de l’Intérieur de l’obligation, désormais manifeste, de ne pas ouvrir ces espaces. » Il a finalement conclu un accord avec la CGT, mettant un terme à la grève. Les espaces dédiés à l’Euro devraient donc être installés à temps.
Dans d’autres villes hôtes, comme à Lyon, l’acheminement de matériels par les services municipaux étant compromis, la tenue d’animations prévues pour l’Euro est menacée d’annulation.
Le préavis de grève des pilotes de la compagnie française n’est pas levé. Prévue du 11 au 14 juin, cette grève impacterait fortement l’arrivée et le déplacement des supporters au début de l’Euro.
Un « protocole de fin de conflit » a été remis mardi aux syndicats par le PDG d’Air France Frédéric Gagey, à la suite d’une journée de tractations. Véronique Damon, secrétaire générale du SPNL, premier syndicat de la compagnie, se félicite d’une ‘inflexion du discours de Frédéric Gagey ». Mais le document « n’apporte pas de réponse concrète » à la principale demande des syndicats : le rééquilibrage entre Air France et KLM. Les pilotes demandent pas moins de vingt avions supplémentaires, soit un investissement de plus de trois milliards d’euros. Les syndicats ont rejeté ce jeudi le nouveau protocole de fin de conflit transmis dans la nuit par la direction, qu’ils considèrent comme « un copier-coller » du précédent, et qui ne contient « aucune proposition » permettant de lever la grève débutant samedi.
Le PDG d’Air France estime que 20 à 30% des vols ne seront pas assurés ce samedi, date du début de la grève.
Plusieurs centaines de manifestants opposés à la loi El Khormi ont bloqué temporairement l’accès au Marché d’intérêt national de Rungis ce jeudi matin. Le blocage a duré de 3 à 6 heures du matin.
Cette action symbolique, conduite essentiellement par des syndiqués CGT, annonce la prochaine journée de mobilisation nationale contre la loi Travail, mardi 14 juin. L’intersyndicale appelle en effet les opposants au texte à manifester à Paris et en province, en plein Euro de football. La dernière manifestation, le 26 mai, avait connu un léger rebond.
Cet article est régulièrement actualisé en fonction des nouvelles informations dont nous disposons.
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments