Qui a dit que les conflits sociaux étaient une spécificité française ? En Allemagne, depuis plus d’un an, le climat social est à l’orage bien que l’information soit passée quasiment inaperçue en France…
Il n’y a pas qu’en France que le climat social est à l’orage. L’Allemagne, sans cesse vantée pour les mérites de son modèle économique de ce côté du Rhin, est elle aussi secouée par une vague de contestations, bien que le durcissement des protestations de nos voisins soit passé quasi inaperçu chez nous comme le rappelle FranceTv Info ce mardi 7 juin. L’année 2016 a pourtant une nouvelle fois été marquée par la colère des travailleurs allemands. Métallurgie, hôtellerie, service public, BTP… nombreux ont été les secteurs mobilisés afin d’obtenir, entre autres, une revalorisation des salaires alors que le pays a connu, au premier trimestre, une croissance plus élevée que prévu, avec une hausse de 0,7% de son PIB.
Pour ne citer qu’un exemple, le 27 avril dernier, un mouvement de grève dans six aéroports en Allemagne a provoqué l’annulation de 1.200 vols. Ce qui n’est pas sans rappeler les grèves à répétition à la Deutsche Bahn, la SNCF allemande, ou encore l’immense mobilisation du personnel soignant de l’hôpital de la Charité à Berlin – le plus important hôpital universitaire d’Europe – qui avait conduit à l’annulation de 200 opérations en juin 2015, pour protester contre les restrictions budgétaires.
Des actions coup de poing qui ont permis quelques améliorations. Outre la diminution de la charge de travail à l’hôpital de la Charité, les fonctionnaires de la fonction publique verront leurs salaires augmenter de 2,5% cette année, contre 3% pour les salariés du secteur de hôtellerie et même 5% de hausse de salaire pour les métallos d’ici fin 2017.
« Face à des mouvements sociaux répétés », poursuit FranceTv Info, les autorités allemandes avaient voté l’année dernière une loi « controversée, destinée à donner plus de pouvoir aux syndicats les plus représentatifs« , et à opposer par conséquent les syndicats entre eux, au détriment des petites organisations affaiblies par la nouvelle loi. L’année 2015 avait été particulièrement tendu. Près de 2 millions de jours de grève y ont en effet été dénombrés selon l’AFP qui s’appuie sur les chiffres donnés par l’institut de recherche écoænomique WSI, et la fondation Hans-Böckler, proche des syndicats allemands. Le record va-t-il être battu cette année ?
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