La police des polices a annoncé que 48 enquêtes judiciaires étaient actuellement menées au sujet d’éventuelles violences policières lors des manifestations anti loi El Khomri. Trois mois après le début du mouvement social, on peut dénombrer au minimum 400 blessés, que ce soit côté policiers ou côté manifestants.
Quarante-huit. C’est le nombre d’enquêtes judiciaires diligentées par la police des polices depuis le début du mouvement social contre le projet de loi El Khomri. La directrice de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), Marie-France Monéger, l’a annoncé ce lundi 6 juin en marge de la présentation du bilan 2015 de l’IGPN. Les « bœuf-carottes » ont par ailleurs enregistré vingt-deux signalements relatifs à des faits de violences policières, à travers des courriers ou sa plate-forme Internet, comme l’a relevé Le Monde ce mardi 7 juin.
« Ce n’est pas grand-chose », a estimé Marie-France Monéger. Après trois mois d’affrontements, Marianne tente de dresser un premier bilan du nombre de blessés au cours de ce mouvement social. Lequel dessine un conflit d’une grande violence, où la police et les manifestants se rendent littéralement coups pour coups.
Si l’on en croit les communications du ministère de l’Intérieur, les manifestations ont fait au moins 272 blessés du côté de la police, que ce soit à Paris, (le 9 avril, le 28 avril, le 18 mai ou le 27 mai), Montpellier, Nantes, Rouen, Rennes, Grenoble, Lyon ou Toulouse. Parmi ces blessés, certains n’ont été que légèrement touchés, subissant des troubles provisoires de l’audition ou des plaies superficielles. D’autres ont été atteints plus gravement, comme cet agent qui s’est trouvé trouvé un temps en état « d’urgence absolue ». Il s’agit d’un gardien de la paix , touché au visage par un pavé à Paris le 29 avril. Le 18 mai, non loin de la place de la République à Paris, où avait lieu une manifestation « contre la haine anti-flics », une voiture de police a été incendiée, au moyen d’un fumigène.
Du côté des manifestants, le recensement est plus délicat puisque tous les blessés ne se font pas forcément connaître auprès des médias. Après la seule recension des différents témoignages parus dans la presse, on peut affirmer que les heurts en marge du mouvement social ont fait au minimum 110 blessés chez les manifestants, à Lyon, Toulouse, Strasbourg, Nantes, Rennes (le 9 avril, le 28 avril ou le 2 juin), Paris, Grenoble, Fos-sur-Mer et Vitrolles.
Parmi ces blessés, un étudiant de 20 ans a perdu son œil à Rennes. A l’hôpital de la Pitié-Salpétrière de Paris, un jeune photographe de 28 ans vient tout juste de sortir du coma, après avoir été touché à la tête, le 26 mai dernier à la fin de la dernière manifestation, près de la place de la Nation à Paris. L’enquête de l’IGPN permettra de déterminer si c’est la grenade de désencerclement lancée par un policier qui a causé ces blessures, et si cette utilisation a constitué un usage disportionné de la force.
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments