Un projet d’accord sur le temps de travail des cheminots a été trouvé très tôt ce mardi 7 juin. Les syndicats ont jusqu’au 14 juin pour signer le texte et mettre ainsi un terme à la grève. Si la direction de la SNCF et le chef de l’Etat font pression dans ce sens, le syndicat SUD a déjà rejeté le projet, laissant à la seule CGT le choix de bloquer l’accord.
Au lendemain d’une journée de tractations, marquée notamment par l’envahissement des voies de la gare Montparnasse par un millier de grévistes, un projet d’accord sur le temps de travail des cheminots a été trouvé ce mardi 7 juin très tôt dans la matinée. Pour la direction de la SNCF, ce projet doit permettre la fin du mouvement de grève initié une semaine plus tôt, et qui se poursuit ce mardi.
Débutée mercredi dernier, la grève des cheminots a causé de nombreuses perturbations sur les rails. Seulement 40% des Transiliens, le tiers des Intercités, la moitié des TER et six TGV sur dix circulaient jeudi dernier. Mais le nombre de grévistes a depuis fortement baissé, passant de plus de 15% la semaine passée à moins de 10% ce lundi. Les retraits successifs de la CFDT et de l’Unsa, satisfaites toutes deux par les garanties apportées par l’entreprise, expliquent le tassement du mouvement. Le secrétaire général de la CFDT-Cheminots a indiqué ce matin que son organisation « validera le projet qui est soumis à signature ». L’Unsa devrait vraisemblablement suivre.
Mais la CGT et SUD-Rail, qui représentent 60% du corps électoral de la SNCF, se donnent le temps de la réflexion. Ils ont jusqu’au 14 juin pour ratifier le texte. Ces deux organisations s’étaient résolument opposées au projet d’accord avant que les discussions ne soient entamées lundi. « La CGT et Sud sont restés jusqu’au bout de la nuit pour finaliser le texte », a expliqué ce mardi matin le porte-parole de l’Unsa. Preuve en est que ces deux organisations ont finalement consenti à la discussion.
Le projet d’accord ne pouvant être rejeté que par un ou plusieurs syndicats représentant au moins 50% des syndiqués, il revient à la seule CGT (premier syndicat avec plus de 34% des sièges) de décider ou non de l’adoption du texte.
De son côté, le président de la SNCF fait monter la pression : « Il n’y a plus aucune raison de faire grève pour aucun cheminot sur les motifs liés à la SNCF », d’autant qu’il chiffre le coût de cette semaine de grève à plus de 300 millions d’euros. Guillaume Pépy prévoit ce mardi un retour à la normale de la circulation « demain ou après-demain, si on le veut bien ». Un optimisme qui détonne après l’exaspération dont il a fait montre fin mai, après avoir été court-circuité par le gouvernement dans les négociations avec les syndicats. Le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies était directement intervenu pour revenir sur un point central du décret-socle visant à modifier les conditions de travail des cheminots : l’encadrement des repos. Selon Europe 1, Guillaume Pépy aurait même menacé de démissionner à la suite de cet épisode.
Alain Vidalies n’est pas le seul à monter au créneau pour faire cesser le mouvement de grève à la SNCF. Préoccupé par la bonne organisation de l’Euro de football, que la France accueille dès ce vendredi 10 juin, François Hollande multiplie les signaux pour appeler à la fin de la grève. Quitte à reprendre à son compte, de manière abusive ce mardi dans La Voix du Nord, le phrasé de Maurice Thorez : « Il y a un moment où, selon une formule célèbre, il faut savoir arrêter une grève ».
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