L'entretien politique perché d'Ibrahimovic :"J’aide la France plus que Hollande ne l’aide"

Après quatre années passées au PSG, Zlatan Ibrahimovic a finalement rendu le maillot et pris sa retraite du club. Il jouera encore en France, dans la sélection suédoise, le temps de l’Euro 2016. Dans un entretien accordé au « Monde » ce 7 juin, le footballeur livre ses pensées sur la politique, la France et François Hollande. Le rendu est surréaliste.

Surréaliste. A deux jours de l’ouverture de l’Euro 2016, le tout jeune retraité du PSG, Zlatan Ibrahimovic, qui jouera dans la sélection suédoise, a accordé un entretien au journal le Monde. Le foot y est bien sûr abordé, mais, de façon plus inhabituelle, la politique également, et François Hollande évidemment. Ce qui rend le résultat totalement.. baroque. 

D’entrée de jeu, les journalistes interrogent l’ex-étoile du PSG sur l’argent. La réponse donne le ton du reste de l’interview :

Zlatan Ibrahimovic : O.K., on va parler d’argent. Je pense que l’argent rend les choses plus faciles bien qu’il ne rende pas plus heureux. C’est ainsi que les gens devraient penser. 
– Le Monde : En 2015, votre salaire était de 20 millions d’euros. 
– Zlatan Ibrahimovic : Seulement ?
– Le Monde : Approximativement…
– Zlatan Ibrahimovic : Les six premiers mois….

On se croirait dans un passage d’En attendant Godot de Beckett…

S’ensuit une analyse du footballeur démontrant qu’il a totalement compris et intégré les lois du libéralisme : « C’est le marché qui décide des prix et non la passion ou les médias. Et si c’est ‘beaucoup’ ou pas, ce n’est pas mon problème. Mon souci, c’est de voir ce que dit le marché. Le marché dit : ‘Ça, c’est votre prix’. Voici ce que dit le marché. Si un autre joueur gagne tant, et que moi je suis dix fois meilleur que lui, combien ça fait ? »

Relancé sur ces millions qui « circulent dans le football » et peuvent choquer à l’heure de la crise économique, Ibra tente d’abord une esquive, « Savez-vous combien d’impôts je paye ? » Les journalistes lui demandent de préciser, il botte en touche et fait sa première victime collatérale : « Quel genre de président est François Hollande ? J’aide ce pays plus qu’il ne l’aide. » Il appréciera.

« Hollande n’a pas eu la chance de me rencontrer »

Mieux, alors qu’on lui demande s’il l’a déjà rencontré auparavant, Zlatan, lâche : « Non. Il n’a pas eu la chance de me rencontrer. » Quant à l’impopularité du président Français :

« Je pense que soit vous êtes populaire, soit vous ne l’êtes pas. L’important est d’être soi-même et moi je suis moi-même. Mais je ne peux pas parler pour lui puisque je ne le connais pas. Mais je peux le rendre populaire si je veux. Mais je ne sais pas si j’en ai envie. » 

Zut, encore un soutien perdu pour François Hollande. La présidentielle est décidémment bien mal engagée…

Lorsqu’on lui demande de parler de la France, Zlatan, livre encore une fois une analyse concise, avec toute la sobriété et la modestie qui le caractérise :

– Zlatan Ibrahimovic : Ibra est venu et il a pris le pouvoir en France. 
–  Le Monde : Mais encore ?
– Zlatan Ibrahimovic : Non, je pense que c’est suffisant.

Devant cette arrogance poussée à l’extrême, reste deux possibilités. Soit Zlatan est un garçon plein d’humour, un adepte de l’absurde et du burlesque qui nous livre depuis quatre ans une sorte de performance en continue. Une sorte d’Andy Kaufman du football en somme. Soit, au contraire, il est très sérieux, et là…

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