Euro de foot : le préfet de police de Paris alerte Cazeneuve sur la sécurisation des "fan zones"

Dans un courrier adressé fin mai au ministre de l’Intérieur et révélé ce jeudi 2 juin par « Le Point », le préfet de police de Paris estime que ses services ne sont « pas en mesure de garantir un niveau optimal de sécurisation » des « fan zones ». Ces lieux accueilleront dans dix communes des milliers de personnes durant l’Euro de football.

Michel Cadot n’est pas vraiment fan des « fan zones ». Le préfet de police de Paris a adressé le 26 mai une lettre à Bernard Cazeneuve dans laquelle il « demande à la mairie de Paris »  de fermer la « fan zone » parisienne les jours de matches de l’Euro de football. Et d’estimer que les services de police ne sont « pas en mesure de garantir un niveau optimal de sécurisation ». La question de la sécurité de cet espace, qui accueillera sur le champ de Mars du 10 juin au 10 juillet les amoureux du ballon rond, est sensible : jusqu’à 92.000 personnes y sont attendues à chaque rencontre.

Dans cette lettre, dont le contenu a été dévoilé par Le Point ce jeudi 2 juin, Michel Cadot explique son inquiétude par « l’état d’épuisement avancé des forces de l’ordre ». Malgré la sonnette d’alarme actionnée par le préfet, Bernard Cazeneuve s’oppose fermement à cette fermeture : « Si sous prétexte que la menace est élevée, nous cédons à la menace en cessant d’être nous-mêmes, alors nous organisons la victoire des terroristes. Et je pense qu’aucun gouvernement ayant la passion de la France et de la République ne le ferait. »

Dix « fans zones » dans toute la France

Le risque d’une attaque terroriste plane effectivement au-dessus de ce lieu de rassemblement massif. Ailleurs en France, les neuf autres villes qui accueillent des matches de la compétition disposeront aussi d’une « fan zone ». Sont ainsi attendues 80.000 personnes sur les plages du Prado à Marseille ou encore 62.000 curieux sur l’esplanade des Quinconces à Bordeaux… Le maintien de ces espaces constitue un « risque » selon Nicolas Sarkozy, « un objectif apporté sur un plateau d’argent à Daech », renchérit le député Les Républicains David Douillet.

Des agents du privé à peine formésDans sa missive, Michel Cadot n’évoque pas seulement le risque terroriste. Il craint en effet que les agents chargés de la sécurisation ne parviennent à contrôler des fans alcoolisés : « Les supporteurs antagonistes de deux équipes pourront difficilement être sectorisés pour les éloigner les uns des autres alors que la consommation d’alcool sera autorisée par l’intermédiaire de l’un des sponsors officiels de l’Euro (Carlsberg, ndlr). « 

Protéger les accès aux sites et assurer l’ordre en leur sein… une tâche dévolue aux forces de l’ordre, mais qui seront épaulées par des agents de sécurité privée. A Paris, 77.000 policiers, gendarmes et pompiers seront ainsi assistés par 12.000 agents du privé, dont le recrutement interroge…

Les grandes agences de sécurité ayant refusé de sécuriser les « fan zones », jugeant « trop difficile, mais aussi trop risqué, d’assurer la protection de dizaines de milliers de personnes rassemblées devant un écran géant », les communes se sont rabattues sur de plus petites entreprises. Celles-ci se retrouvant en sous-effectif par rapport aux besoins, des intérimaires ont été recrutés à la dernière minute. A tel point que le gouvernement a abrégé la durée minimale de la formation de ces néo-agents de sécurité à un seul mois. Pas sûr que leur présence apaise les nerfs des forces de l’ordre…


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