Au 37ème congrès du Parti communiste, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent se tournent autour

Malgré les discordes encore très fraiches, Jean-Luc Mélenchon s’est rendu ce 2 juin à l’ouverture du 37ème congrès du Parti communiste français à Aubervilliers. Un Mélenchon parti en solo pour la présidentielle, sans PCF ni Front de gauche, mais plutôt bien accueilli. En vue d’une future réconciliation ? Rien n’a été acté, le Parti communiste ne compte pas bouger avant octobre.

« Insoumis, insoumises ! » clame la nouvelle maire d’Aubervilliers, Meriem Derkaoui, au lancement du 37ème congrès du Parti communiste français (PCF) ce jeudi 2 juin. Comme un clin d’œil au héraut de « La France insoumise », Jean-Luc Mélenchon, présent au congrès, qui s’est présenté en février dernier comme candidat à l’élection présidentielle sous ce slogan… mais sans prévenir son allié d’hier, le PCF. 

Encore hier, encore ce matin, que ce soit pour Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, ou pour Olivier Dartigolles, porte-parole du parti, Jean-Luc Mélenchon était toujours la cible des critiques. Sa candidature, annoncée en février et en dehors de tout parti, est considérée comme « une démarche trop personnelle, trop solo » côté communiste. Et son choix d’organiser son premier meeting de campagne le jour de la clôture du congrès du PCF, dimanche, est « regretté » par Pierre Laurent, qui l’accusait encore hier d’avoir agi volontairement. Ambiance.

Rancoeur de côté ?

Pourtant, ce jeudi, à 13h, à l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon qui, après des jours de flottement, a finalement répondu à l’invitation du parti, la rancoeur n’est pas apparente. Arrivé au côté de Pierre Laurent, avec qui il a discuté quelques minutes auparavant, tout laisse à penser que la « hache de guerre » est enterrée.

Pour Fabienne Haloui, conseillère régionale Front de Gauche en Paca, sa venue est tout simplement « naturelle« . « On peut regretter qu’il ne joue pas collectif, mais l’ordre du jour c’est de créer des connexions, un rassemblement beaucoup plus large et dans cette démarche de dialogue, il a sa place« , affirme-t-elle à Marianne. Elle s’inquiète d’une éventuelle candidature alternative côté communiste, face à Mélenchon : « Si le PCF présente un candidat, ça serait un échec. J’espère qu’on fera tout pour ne pas en arriver là« .

La question du futur candidat pour la présidentielle de 2017 est évidemment dans l’esprit de chacun. Mais ce 2 juin, le mot d’ordre est au « dialogue » et non à la prise de décision immédiate. En clair, Mélenchon et le Parti communiste se tournent autour pour voir s’ils peuvent refaire la route ensemble. Fabien Guillaud-Bataille, conseiller régional d’Ile-de-France et secrétaire départemental du PCF affirme qu’il n’y a « pas de guerre » et que Mélenchon est « le bienvenu » : « C’est bien qu’il soit venu, il ne faut pas que le dialogue se rompe« . Pas question en revanche de se prononcer lorsqu’il s’agit de savoir qui représentera « la gauche de la gauche » : « Il a fait ses choix. Mais pour les candidatures, on verra plus tard. Là, c’est le temps du rassemblement« .

Pas de décision avant octobre

Pour certains, malgré les dissensions entre le Parti communiste (au sein duquel le secrétaire général, Pierre Laurent est très contesté) et Jean-Luc Mélenchon, le ralliement à la candidature de ce dernier ne fait aucun doute. « Le Front de gauche s’est créé lors du congrès du Parti Communiste en 2008, ils sont donc intimement liés. On verra bien ce qu’ils font par la suite. Mais tous les feux étaient au vert et il ne fallait pas perdre de temps. On espère réunir un maximum de partis. Il y a de plus en plus de communistes qui nous rejoignent ! En tout cas, on ne veut pas être tout seul« , veut croire Eric Coquerel, conseiller régional d’Ile-de-France, coordinateur du Parti de gauche et soutien de Mélenchon.

En clair, les mélenchonistes attendent le ralliement des communistes et les communistes jouent la montre avant de se prononcer. Pierre Laurent, lui, a lancé « un appel pour une candidature commune d’alternative à gauche« , sans en exclure Jean-Mélenchon, mais sans le désigner non plus, bien au contraire. Auprès de Marianne, il insiste sur la nécessité de « prendre le temps de discuter » :

« Il faut qu’on décide ensemble. Et là, il n’y a pas que Mélenchon, actuellement pour notre camp, il y a déjà quatre possibles candidats et bientôt cinq avec Montebourg. Nous ne voulons pas de cet éclatement et il faut sortir par le haut de cette situation en prenant le temps de discuter et de se rassembler« .

Pas question de changer de calendrier. Le PCF prendra une décision pour 2017 en octobre prochain. Sans rien exclure. Jean Luc Mélenchon, lui, a conclu le Congrès en publiant sur Twitter « Excellent accueil au #congresPCF. Riche rencontre d’une heure avec Pierre Laurent« . Tout reste possible.

 

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