La bataille du glyphosate, molécule star présente aussi bien dans le célèbre herbicide Roundup de la firme américaine Monsanto que dans des centaines d’autres produits, se poursuit à Bruxelles où la Commission doit voter, lundi prochain, la prolongation de la mise en vente de la molécule après une série de déconvenues.
A Bruxelles, le manège continue. En jeu : la prolongation de la mise en vente du glyphosate, molécule star présente aussi bien dans le célèbre herbicide Roundup de la firme américaine Monsanto que dans 750 autres produits commercialisés par près d’une centaine de fabricants. Autrement dit, une mine d’or pour les industriels, qui pourrait être interdite le 30 juin prochain faute d’accord entre les états membres de l’Union quant à la poursuite de sa commercialisation.
Loin de faire l’unanimité, le glyphosate – considéré comme cancérigène par de nombreux chercheurs, dont ceux du CIRC, l’agence de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) spécialisée sur le cancer – met en lumière depuis plusieurs semaines non seulement l’âpre bataille que livrent les lobbies dans la capitale européenne mais aussi le fonctionnement opaque de la Commission.
A plusieurs reprises, cette dernière a curieusement tenté de ré-autoriser la molécule, malgré l’opposition de plusieurs Etats membres, d’abord pour une durée de quinze ans (lors d’un vote avorté le 8 mars dernier), puis pour neuf ans (vote reporté le 19 mai) et enfin pour dix-huit mois (vote prévu le 6 juin). L’annonce ce mercredi 1er juin de ce nouveau vote a été fraîchement accueillie par les militants écologistes qui n’ont cessé de protester, à travers des pétitions ou encore des rassemblements, mais aussi par la ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, opposée au projet, tout comme ses homologues suédois et allemand.
Bien évidemment la France ne changera pas d’avis sur le glyphosate et ne votera pas la proposition de Bruxelles. #santé et environnement.
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 1 juin 2016
Car derrière les tentatives répétées de la Commission, plusieurs dysfonctionnements sont apparus au grand jour, en particulier les nombreux conflits d’intérêts qui gangrènent les prises de décision de l’institution. En particulier au sein de l’EFSA, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, chargée d’évaluer tout ce qui entre dans la chaîne alimentaire. Or, comme l’écrivait Marianne, dans son dernier numéro, cette « autorité » s’en remet pour rendre ses avis aux études fournies par les industriels eux-mêmes !
Ainsi concernant le glyphosate, contrairement à l’OMS, l’EFSA estime sans surprise que le risque cancérigène de la molécule est « improbable« , dixit les études sur lesquelles elle fonde ses conclusions, fournies par… la Glyphosate Task Force (regroupant les 23 groupes le commercialisant). Suite du feuilleton le 6 juin.
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