Enseignement de l'arabe à l'école : Najat Vallaud-Belkacem répond aux critiques

Au cours des questions au gouvernement du 26 mai, la députée du Doubs Annie Genevard a établi un parallèle entre enseignement de l’arabe à l’école et dérives communautaires. Najat Vallaud-Belkacem répond à l’élue Les Républicains dans une tribune publiée sur le site du « JDD ».

Quand la filloniste Annie Genevard passe au tableau, ça s’entend jusqu’au fond de la classe. À l’occasion d’une question au gouvernement, le 26 mai, la députée du Doubs a estimé que l’enseignement de l’arabe à l’école revenait à faire la promotion de « langues communautaires ».

Précédemment, la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem avait annoncé que les langues enseignées dans le cadre des Enseignements de langues et de cultures des communautés d’origine (Elco) rejoindraient désormais le socle commun, et donc les programmes scolaires au niveau national. À l’origine, les Elco avaient pour objectif de maintenir le lien entre les enfants d’immigrés et la culture du pays de leurs parents. Créés dans les années 1970, ils concernent 9 pays : Algérie, Maroc, Tunisie, Turquie, Espagne, Italie, Portugal, Croatie et Serbie. Issus d’accords bilatéraux avec les pays concernés, les Elco sont assurés en complément des programmes communs à tous les élèves par des professeurs formés, envoyés et rémunérés par les pays d’origine.

« Catéchismes islamiques »

Pour la députée Les Républicains (LR), les Elco « ont progressivement dérivés. Ils sont aujourd’hui un outil de repli identitaire et parfois même (…) de véritables catéchismes islamiques ». L’élue vise, on l’aura compris, l’arabe. Et l’intégration de ces enseignements dans les programmes communs mais qui seraient toujours assurés par des professeurs venus de l’étrangers, inquiète la députée : « Vous introduisez officiellement l’étude de la langue arabe dans le programme national, et vous réduisez par votre réforme du collège la place du français, celle des langues anciennes qui sont nos racines, ou des langues européennes comme l’allemand qui prospéraient dans les classes bilangues ». Et la maire de Morteau d’interroger : « Ne croyez-vous pas que l’intégration des langues communautaires dans les programmes scolaires encouragera le communautarisme qui mine la cohésion nationale ? »

 

 

Face à ces attaques, la ministre de l’Éducation a répondu ce dimanche 29 mai dans une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche. Après un rappel sur « l’égale dignité des langues étrangères dans la République » Najat Vallaud-Belkacem y dénonce « une pensée identitaire qui prône l’exclusion et le repli sur soi d’une virulence inouïe » et des objectifs « profondément xénophobes ».

Une évaluation similaires aux autres professeurs

« La réforme que je mène en ce moment, argumente la ministre, consiste précisément à transformer les cours d’Elco, qui ne font pas l’objet d’un contrôle académique suffisant et conduisent parfois à des dérives, en cours de langues vivantes étrangères inscrits dans le cadre de l’école laïque, gratuite et obligatoire ». À la place des Elco, l’ancienne porte-parole du gouvernement promet « une véritable offre de langues vivantes étrangères ouverte à tous les élèves, avec un programme et une évaluation fournis et assurés par l’Éducation nationale ». 

Sur le risque de dérive communautaire face à des professeurs envoyés par un autre pays, Najat Vallaud Belkacem se veut également rassurante : « À terme, les professeurs de langues vivantes seront désormais pleinement intégrés aux équipes pédagogiques des établissements : ils seront inspectés et évalués à l’instar de tous les autres professeurs à partir d’un référentiel de programme unifié et certifié, et leur recrutement fera l’objet d’une attention particulière, notamment sur leur maîtrise du français ». Le remplacement définitif des Elco est prévu pour la rentrée 2018.

 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply