Macron lance sa "grande marche"… et bute sur un t-shirt

Le ministre de l’Économie a lancé ce samedi 28 mai une vaste opération de porte-à-porte avec son mouvement « En marche ». Un coup de com’ et de marketing politique éclipsé par un incident, la veille, face à deux militants contre la loi Travail…

Il avait tout prévu pour lancer sa « grande marche », en grande pompe, et puis patatra. Ce samedi 28 mai, Emmanuel Macron donne le coup d’envoi sur le terrain et sur Facebook de son opération de porte-à-porte à l’échelle nationale, avec 2.000 des sympathisants de son mouvement « En marche » lancés à l’assaut des sonnettes d’une cinquantaine de villes de France. Le but du jeu : établir « un diagnostic du pays » d’ici à la fin de l’été, selon la version officielle du ministre de l’Économie. Plus prosaïquement, Emmanuel Macron veut occuper le terrain médiatique en racontant l’histoire d’une ébauche collective de programme présidentiel. Et, surtout, constituer une base de données élargie de militants et de sympathisants potentiels, faiblesse actuelle de l’ex-banquier, jamais élu et sans fief électoral.

Une discussion enlevée, confuse, et puis la gaffe

Manque de chance, la veille de son grand raout, Emmanuel Macron a laissé échapper l’une de ces gaffes dont il a le secret, sur fond de suffisance et de mépris de classe. Interpellé par des opposants à la loi Travail vendredi à Lunel, dans l’Hérault, le ministre s’est laissé piéger. Au cours d’une séquence confuse de dialogue animé entre avec deux hommes, a priori militants syndicaux, l’une des seules phrases claires et distinctes à échapper de la confusion ambiante claque comme un mauvais gimmick, de Macron à l’adresse du plus jeune des deux opposants, vêtu d’un t-shirt noir : « La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler ! ». En face de l’ancien associé-gérant de Rothschild & Cie, le trentenaire réplique, du tac au tac : « Depuis l’âge de 16 ans je travaille, monsieur ». « Donnez du travail ! », ajoute l’homme plus âgé à ses côtés.  

Une séquence en partie injuste pour le ministre de l’Économie, comme l’explique L’Express qui a décortiqué la scène. C’est en fait le jeune homme qui, le premier, évoque le costume : « On en a marre, j’ai 21 ans, je me retrouve en fin de formation, je n’ai pas de sous pour me payer un costard cravate comme ça ! ». Remarque qui provoque la saillie du ministre, mortifère en termes d’image pour celui qui avait déjà maladroitement buté, notamment, sur les salariées « illettrées » de l’abattoir breton de Gad, en 2014.  

Les réseaux sociaux n’ont évidemment pas manqué de tancer le jeune ministre, avec le mot-clé #UnTshirtPourMacron (et Marianne y est allé de sa modeste participation…)  

Pour se faire tailler un costard, il suffit d’afficher son mépris pour les gens qu’on écrase. #UnTShirtPourMacron pic.twitter.com/OsImNUZdSW

— Groupe J.-P. Vernant (@Gjpvernant) 28 mai 2016

@EmmanuelMacron, les travailleurs solidaires d’Emmaüs vous saluent bien… #UnTShirtPourMacron pic.twitter.com/bYaJ8a5Rvl

— Thierry Kuhn (@thierry_kuhn) 28 mai 2016

#UnTshirtpourMacron pic.twitter.com/I9HQvpaZ9e

— Caroline De Haas (@carolinedehaas) 27 mai 2016

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