Toutes les mères ne sont pas à la fête

Plus de trois ans après la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, et en ce jour de « fête des Mères », l’Inter-LGBT rappelle que toutes les mères ne sont pas à la fête…

Plus de trois ans après la promulgation de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, et en ce jour de « fête des Mères », l’Inter-LGBT rappelle que toutes les mères ne sont pas à la fête. Et notamment celles qui, parce qu’elles n’ont pas fait usage de leurs corps et n’ont pas accouché pour devenir mères, ne sont pas reconnues comme telles à la naissance de leur enfant : les mères dites « sociales », comme si la maternité n’était pas avant tout un fait social, un engagement quotidien pour le bien-être d’un enfant en vue de le conduire vers sa vie d’adulte.

La loi sur le mariage a apporté une solution en demi-teinte, en permettant l’adoption intra-familiale, dite « adoption de l’enfant du conjoint ou de la conjointe ». Cette procédure est longue, coûteuse et vexatoire, ne protège l’enfant que lorsqu’elle parvient à son terme et n’est valable que pour les couples mariés. Les femmes séparées, les couples qui ne veulent pas se marier ou les couples qui ne peuvent se marier du fait de leur nationalité et d’une circulaire obsolète toujours pas révoquée ne peuvent utiliser cette procédure. Quelles possibilités pour ces familles, ces mères sociales ? Il leur reste l’article 371-4 du Code civil, qui permet en théorie de maintenir des liens, mais qui fonctionne mal, et le mécanisme dit de la possession d’état, dont le gouvernement se refuse depuis des mois à lever les obstacles pour les familles homoparentales.

Le souci affiché par le gouvernement envers toutes les familles aurait dû l’amener à ouvrir la PMA à toutes les femmes et à réformer la filiation en la fondant sur l’engagement parental, pour que tous les enfants soient protégé-e-s dès la naissance. Faute de quoi, bien des enfants sont maintenant partiellement ou pleinement séparé-e-s de leur mère à cause de situations juridiques inextricables.

À l’occasion de la « fête des Mères », fête d’origine pétainiste et aujourd’hui consumériste que nous ne célébrons pas, nous nous mobilisons pour toutes les mères et nous rappelons au gouvernement qu’ouvrir la PMA à toutes les femmes est une urgence. Nous lui demandons aussi de cesser de mettre des obstacles à l’établissement de la possession d’état : si le gouvernement se révèle incapable de faire du bien à des enfants, qu’au moins il ne leur fasse pas de mal.

Thomas LINARD, Porte-parole de l’Inter-LGBT en charge des questions Familles

Amandine MIGUEL, Porte-parole de l’Inter-LGBT et porte-parole en charge de la Visibilité Lesbienne

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