Suisse : les élèves musulmans finalement forcés de serrer la main de leurs enseignantes

Un collège de la région de Bâle avait accordé une dispense à deux adolescents musulmans qui refusaient de serrer la main à leurs professeures. Une mesure annulée par les autorités cantonales ce mercredi 25 mai.

C’est la conclusion d’une affaire qui fait grand bruit depuis plusieurs mois en Suisse. Deux élèves musulmans d’un collège proche de Bâle, en Suisse, qui avaient obtenu une dispense de serrer la main de leurs enseignantes, seront finalement obligés de le faire. Les autorités du canton de Bâle-Campagne l’ont annoncé ce mercredi 25 mai.

Cette dispense avait été accordée à la rentrée dernière par le collège à ces deux élèves syriens âgés de 14 et 15 ans, comme le racontait Marianne début avril. Ceux-ci avaient invoqué un problème d’ordre religieux pour ne pas serrer la main de leurs enseignantes, ce que les écoliers suisses font traditionnellement au début et à la fin des cours. Démunie, l’école avait saisi la Direction cantonale de l’instruction publique, qui a mené une analyse juridique. Verdict : il est « possible en tant qu’enseignante » d’exiger qu’un élève lui serre la main, affirme cette autorité, qui ajoute : « L’intérêt public concernant l’égalité entre femme et homme aussi bien que l’intégration de personnes étrangères l’emportent largement sur la liberté de croyance des élèves. »

Demande de naturalisation

L’école en question a fait part de son « soulagement » et indiqué qu’elle allait supprimer la dispense. Si les élèves continuent à refuser de serrer la main de leurs enseignantes, leurs parents risquent un avertissement, voire une amende pouvant aller jusqu’à 5.000 francs suisses, soit environ 4.500 euros.

La polémique autour de cette affaire s’est amplifiée lorsque la presse suisse a révélé que la famille des deux adolescents avait déposé une demande de naturalisation : leur père, imam d’une mosquée controversée de Bâle, est arrivé dans la Confédération helvétique en 2001, en provenance de Syrie. La ministre suisse de l’Intérieur, Simonetta Sommaruga, s’était indignée de la décision de dispense. Parmi les représentants des musulmans, le présidente du Forum pour un islam progressiste avait appelé à ne « pas céder aux exigences des extrémistes ». En revanche, le porte-parole d’une autre organisation, le Conseil islamique suisse, avait soutenu les deux collégiens en déclarant : « Après les agressions sexuelles de Cologne, on a demandé aux musulmans de prendre leurs distances avec les femmes et maintenant, on exige d’eux qu’ils s’en rapprochent. » Le genre d’argumentation qui ne s’invente pas…

 


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