Alors que la propagation du blocage des raffineries crée des pénuries d’essences dans plusieurs régions de France, une nouvelle journée d’action est prévue ce jeudi 26 mai, ainsi que des mouvements de grève dans plusieurs secteurs. Tous les détails.
Le durcissement face à l’intransigeance. Quinze jours après que la loi Travail a été adoptée en force en première lecture à l’Assemblée nationale, les opposants au texte ne désarment pas. Alors que la propagation du blocage des raffineries crée des pénuries d’essences dans plusieurs régions de France, une nouvelle journée d’action est prévue ce jeudi 26 mai, ainsi que des mouvements de grève dans plusieurs secteurs. La CGT rêve notamment de « généraliser les grèves« , en s’appuyant sur « les secteurs en grève reconductible – raffineries, cheminots – pour faire la jonction avec ceux qui vont entrer dans le mouvement« . Les déplacements dans les transports risquent d’être affectés par le mouvement. Soucieuse de bloquer l’économie pour mieux se faire entendre sur ses revendications, la CGT appelle également à des actions sur les sites nucléaires.
Une « journée nationale de grève, manifestations et actions », la huitième depuis le début du mouvement contre la loi de Myriam El Khomri fin mars, est prévue ce jeudi 26 mai dans toute la France, à l’appel de l’intersyndicale composé de la CGT-FO-Solidaire-FSU-UNEF-FIDL-UNL. Objectif : étendre le mouvement aux entreprises en multipliant les arrêts de travail. Lors de la dernière journée en date, jeudi 19 mai, les manifestants étaient 14.000 dans les rues de Paris, 100.000 selon les syndicats. Le cortège parisien de ce jeudi s’élancera à 14 heures de la place de la Bastille, pour rejoindre celle de la Nation.
La CGT et SUD ont prorogé l’appel à la grève lancé le 18 mai, qui permet de reconduire de manière illimitée chaque semaine un préavis de grève à la SNCF. Il s’agira du cinquième épisode de débrayage des cheminots depuis début mars pour défendre leurs conditions de travail.
La SNCF prévoit ce jeudi 26 mai un trafic « perturbé » mais « moins que la semaine dernière ». Ce mercredi, 10,6% des salariés sont en grève selon la direction, contre 16% la semaine dernière.
Côté trafic, la SNCF notamment 3 TGV sur 4 et 4 RER sur 5 en circulation, selon un communiqué diffusé mardi matin. En province, la SNCF annonce 2 TER sur 3 et 6 Intercités sur 10.
Dans le détail, en région parisienne, la SNCF s’attend à un trafic « normal » sur la ligne A du RER, ainsi que les lignes H et K du Transilien, et quasi normal (90%) sur le RER D. Sur les lignes B et U, environ 4 trains sur 5 sont attendus, et sur le RER E et la N, 3 sur 4. Les liaisons les plus touchées seront les Transilien J, L et R, avec 1 train sur deux, ainsi que le RER C et la ligne P, avec 2 trains sur 3.
Sur les grandes lignes, les principales difficultés se retrouveront en Pays-de-Loire, Centre et Sud-Ouest, avec 2 TGV sur 3 prévus, et le Sud-Est (7 TGV sur 10). Ailleurs, la fréquence des TGV sera plus élevée et normale sur Ouigo.
La SCNF table sur un retour à la circulation normale dès vendredi.
La pénurie d’essence continue de s’aggraver. Même si les forces de l’ordre s’emploient désormais à dégager l’accès aux raffineries et dépôts de carburants : après Fos-sur-Mer mardi, Douchy-les-Mines ce mercredi. Mais cinq des huit raffineries que compte le pays restent « à l’arrêt ou en cours d’arrêt », indique la CGT. Sur les 12.000 stations-service en France métropolitaine, près de 4.000 sont en situation de rupture partielle ou totale, a indiqué ce mercredi Pierre Auclair, co-fondateur du comparateur de prix des stations-service « Essence ». Soit près du double des stations en pénurie mardi.
La CGT-Énergie tente d’étendre la contestation aux centrales nucléaires, appelant à un mouvement d’action « le plus fort possible » jeudi.
La centrale de Nogent-sur-Seine (Aube), située à une centaine de kilomètres au sud-est de Paris, est déjà touchée ce mercredi 25 mai. Un des deux réacteurs est à l’arrêt depuis mardi « en raison d’un problème technique » et « on fera en sorte de ne pas le redémarrer », a indiqué à l’AFP Arnaud Pacot, secrétaire général CGT-Energie Aube.
La CGT, premier syndicat à la RATP, appelle les agents de la régie parisienne des transports à une grève illimitée à partir du 2 juin. Sur son compte Facebook, le syndicat explique que « les besoins légitimes des agents ne sont satisfaits ni par le projet de loi Travail ni par une augmentation ponctuelle au travers des mesures catégorielles et/ou individuelles« .
Une neuvième journée d’action nationale est d’ores et déjà prévue le 14 juin prochain, lors des débats de la loi Travail au Sénat. Les syndicats souhaitent renforcer l’action par une journée de grève interprofessionnelle avec un rassemblement unique à Paris.
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