Pourquoi et où y a-t-il une pénurie d'essence ?

La radicalisation du discours de la CGT, qui défend une grève générale pour obtenir le retrait de la loi Travail, laisse entrevoir une aggravation de la pénurie d’essence.

Les sites pétroliers toujours bloqués

Les forces de l’ordre ont débloqué ce mercredi 25 mai l’accès au dépôt de carburants de Douchy-les-Mines (Nord), après avoir dégagé celui de la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) mardi. Ces sites étaient bloqués par des barrages montés depuis le jeudi 18 mai par des salariés en grève. 

 
La CGT assure que malgré ces déblocages, cinq des huit raffineries que compte le pays sont toujours touchées par des grèves ce mercredi. Lundi, sur les huit raffineries que compte le pays, six ne faisaient plus sortir de carburant.
 

 

Plus de 4.000 stations essence touchées sur 12.000

En se propageant sur l’ensemble du territoire, ces blocages contraignent le réapprovisionnement des stations-essence dans toutes les régions. Selon Philippe Auclair, cofondateur du comparateur de prix « Essence », 4.026 stations sont en pénurie ce mercredi sur les 12.000 que compte le pays. La situation s’aggrave donc : le ministère des Transports avait indiqué mardi que près de 2.200 stations étaient touchées par un manque partiel ou total de carburant.

Les Hauts-de-France et la Normandie sont les régions les plus touchées par la pénurie de carburant depuis le début des blocages. Mais ce mercredi, toute la France est peu à peu gagnée par les insuffisances de ravitaillement. 

Le comparateur de prix à la pompe mon-essence.fr publie une carte en direct de la pénurie :

 

Face au risque plus élevé dans ces territoires, les préfectures ont pris des dispositions préventives. En Ille-et-Vilaine, Côtes d’Armor, Orne, Loire-Atlantique, Vendée, Mayenne et l’Eure, des arrêtés limitent le volume maximal de carburant pour les véhicules légers à 20 ou 30 litres. Et à un volume maximal de 40 ou 50 litres pour les poids lourds. Les préfectures de Seine-Maritime, Calvados, Nord, Finistère, Somme et Pas-de-Calais ont interdit pour leur part le stockage de carburant dans des bidons.

 

 Le gouvernement conteste le risque de pénurie

Le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies a martelé lundi qu’il n’y a « pas de risque de pénurie » de carburant « pour la semaine » dans les stations françaises, appelant les automobilistes à ne pas céder à la « panique« . Une pénurie que ces derniers vivent pourtant déjà par milliers. Inquiets d’un futur manque de carburant, les automobilistes se sont précipités ces derniers jours à la pompe, amplifiant le phénomène. Certaines stations ont ainsi enregistré une consommation « trois fois supérieure à la moyenne », selon Laurent Michel, directeur général de l’Energie et du Climat.

Interrogé sur le risque de pénurie, le secrétaire fédéral de la branche pétrole de la CGT a qualifié de « virtuels » les « 90 jours de stocks stratégiques » avancés par le secrétaire d’État aux Transports. « Ces stocks sont très fluctuants, ils sont situés dans les raffineries pour la plupart et donc à partir du moment où elles ne sont pas accessibles, ça devient difficile« , a-t-il rappelé… 

Un argument que conteste Alain Vidalies, qui a confirmé ce mercredi que le gouvernement avait puisé dans ses réserves stratégiques de produits pétroliers, précisant que l’équivalent de trois jours de stocks sur 115 disponibles ont été utilisés jusqu’à présent…

 


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