Alors que le gouvernement a fait débloquer de force ce mardi 24 mai le site pétrolier de Fos-sur-Mer occupé par la CGT, Manuel Valls a promis sur Europe 1 que d’autres évacuations seraient lancées, qualifiant l’action du syndicat de « pas démocratique » et la décrivant comme ringarde. François Hollande, lui, dit ne plus accepter « le blocage par une minorité ».
Ce mardi matin, le gouvernement a envoyé la cavalerie. Les forces de l’ordre ont délogé les militants de la CGT qui bloquaient les accès au site pétrolier de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, pour protester contre la loi Travail.
Une « déclaration de guerre« , a dénoncé sur RMC Yann Maneval, secrétaire de l’Union Départementale CGT des Bouches-du-Rhône, qui se trouvait sur place. Assumée un peu plus tard par Manuel Valls, interrogé sur Europe 1 depuis Israël où il est en déplacement jusqu’à ce mardi soir :
« L’Etat fait preuve de la plus grande fermeté, et de la plus grande détermination« , a-t-il martelé avant de promettre : « D’autres sites seront libérés.«
« Nous sommes dans une démocratie« , a ajouté le Premier ministre, faisant valoir que la loi Travail a été adoptée à l’Assemblée nationale, comme si ce n’est pas la manière dont elle l’a été – par l’utilisation du 49-3 – qui avait braqué ses opposants. Mais pour Manuel Valls, c’est au contraire le mode d’action de ces derniers qui n’est « pas démocratique« . Et même ringarde, selon lui : « L’idée d’un conflit frontal, c’est vieux, c’est ancien, c’est conservateur ».
Droit dans ses bottes, le chef du gouvernement a encore lancé, bravache : « Il n’y aura pas de retrait du texte, sinon dans ce pays on ne peut plus réformer« . Et de s’interroger carrément, avec Jean-Pierre Elkabbach, sur la légalité du mouvement de la CGT : « Parfois c’est légal, quand il s’agit de manifester, parfois ça pose de vrais problèmes de sécurité et de légalité… » Lesquels ? Il ne l’a pas précisé.
Quoi qu’il en soit, a encore insisté le Premier ministre histoire de bien faire passer le message : « Ça suffit, c’est insupportable ! (…) La CGT trouvera une réponse extrêmement ferme, nette du gouvernement, nous continuerons à évacuer les sites (…) qui sont aujourd’hui bloqués par cette organisation« .
Intervenant quelques minutes plus tard sur BMFTV et RMC, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a à son tour lancé cette mise en garde :
« C’est illégal de débloquer les raffineries, monsieur Sarkozy a essayé en 2010, il a été condamné par l’OIT pour non respect du droit de grève dans les raffineries, donc je préviens tout de suite le gouvernement : attention à ne pas s’opposer au droit de grève, c’est une décision de l’Organisation internationale du travail« .
Dans la foulée de Manuel Valls, François Hollande a dénoncé sur France Culture, le « blocage » des raffineries et dépôts de carburant, « une stratégie portée par une minorité« . Evoquant le conflit social en cours lors d’un entretien consacré à l’Histoire, le chef de l’Etat a dit ne pas vouloir « ignorer, négliger ce qui se passe, considérer que ça ne mérite pas une forme de respect par rapport à ceux qui ont des revendications légitimes« . « Mais ça ne me conduit pas non plus à accepter ce qui est aujourd’hui un blocage qui est fondé simplement par une stratégie portée par une minorité« , a-t-il ajouté.
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