Fortement encadrés par des gendarmes, des centaines de policiers ont manifesté dans le calme ce mercredi 18 mai place de la République, à Paris. Une opération de communication contre « la haine anti-flic » pour le moins réussie, d’autant plus qu’une voiture de policiers a été incendiée non loin de là au même moment.
Ils sont « debout » pour appeler « au soutien de la population » et à la condamnation des « casseurs ». Un millier de policiers selon la préfecture de police, 7.000 d’après les syndicats, se sont réunies ce mercredi 18 mai sur la très symbolique place de la République, à Paris, pour dénoncer la « haine anti-flic ». Répondant à l’appel du syndicat Alliance, les manifestants ont contribué à une opération de communication parfaitement orchestrée.
Des images d’unité parfaites, d’autant que l’on retiendra surtout de cette journée l’incendie d’une voiture de police et l’agression de ses deux occupants. Des débordements perpétrés par des contre-manifestants sur le quai Valmy, à quelques mètres de la manifestation policière. Sur la place de la République, aucun affrontement n’a été déploré. Et pour cause, des gendarmes ont bouclé l’ensemble des artères de la place et opéré un filtrage des plus stricts. Un dispositif qui s’ajoute à l’interdiction par la préfecture de police ce mercredi matin de la contre-manifestation prévue par le collectif « Urgence, notre police assassine ».
Seuls quelques dizaines de contre-manifestants ont réussi, vers 11h30, à se rapprocher de la statue de Marianne. « La police mutile, la police assassine ! » scandent à visage découvert ces jeunes contestataires, bloqués par les gendarmes. A une centaine de mètres, certains policiers-manifestants peinent à dissimuler leur animosité à l’égard de ces « bâtards » de « crasseux ». Des propos qui font écho à la violence des termes employés une heure plus tard à la tribune par les représentants syndicaux.
Gendarmes et contre-manifestants #manifpolice se repoussent place de la #Republique pic.twitter.com/qC8OobZ5PF
— Nicolas Rinaldi (@nicolasrinald1) 18 mai 2016
« Il faut rejeter ces ignobles individus », ne pas être « complaisant avec ces casseurs, ces voyous, ces monstres », s’insurge Jean-Claude Delage. Le secrétaire général d’Alliance se gargarise même de l’organisation ce mercredi « du plus grand rassemblement syndical de policiers », alors que la CGT et FO n’y ont pas participé car ils ont cautionné des affiches dénonçant les « violences policières ».
Sont présents des politiques de tous bordsA la tribune, Jean-Claude Delage appelle « les citoyens à manifester leur soutien » aux policiers, s’appuyant sur un sondage publié ce mardi par Le Parisien. Une enquête qui démontre que 82% des Français ont une bonne opinion des forces de l’ordre. Et que partagent de nombreux responsables politiques, de tous bords. Se sont ainsi retrouvés ce mercredi parmi les manifestants Nicolas Dupont-Aignan, Eric Ciotti, Geoffroy Didier (LR) ou encore le député socialiste Olivier Falorni. Les élus frontistes Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard sont eux restés en retrait, préférant enchaîner les selfies.
C’est dans une ambiance de meeting que se poursuit la manifestation. De nombreux drapeaux bleus pavoisent une place de la République qui vibre au rythme de musiques très rock. Soucieux de renverser la « guerre des images » en leur faveur, les policiers ont projeté un film de plus de cinq minutes. Aux images de violences commises par des « casseurs » sur les forces de l’ordre lors des manifestations contre la loi Travail, s’opposent celles prises le 11 janvier sur la place de la République. Les forces de l’ordre avaient alors été acclamées par des milliers de Français manifestant « pour Charlie« .
Sur musique grave, diffusion d’un film « des violences sur policiers » lors manifs #LoiTravail à #manifpolice pic.twitter.com/B1vjEH9ArP
— Nicolas Rinaldi (@nicolasrinald1) 18 mai 2016
Un flashback qui émeut l’assistance, tout autant que la Marseillaise entonnée pleins poumons au terme du rassemblement. Invités à quitter la place par petits groupes, ils sont applaudis par une partie des rares badauds. Quand d’autres se projettent sur la prochaine manifestation contre la loi Travail, prévue le lendemain : « Bravo ! Mais la prochaine fois, tapez moins fort ».
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