L'épouse du blogueur saoudien condamné pour insulte à l'islam plaide sa cause en France

Arrêté en 2012 et jugé pour apostasie et insulte à l’islam, le jeune blogueur saoudien Raïf Badawi a été condamné à dix ans de prison et 1.000 coups de fouet. Malgré la pression internationale, il croupit aujourd’hui encore en prison. A l’occasion de la parution de son livre, « Mon combat pour sauver Raïf Badawi », son épouse Ensaf Haidar est de passage en France et a témoigné sur le plateau de « C à vous ».

Quatre ans qu’il croupit dans les geôles d’Arabie Saoudite. Son crime ? Avoir osé revendiquer sur son blog (Free Saudi Liberals) ce qu’il pensait, notamment le droit d’être athée dans un royaume où le wahhabisme – le versant de l’islam le plus rigoriste – et la charia – la loi islamique – sont strictement appliqués. Jugé pour apostasie et insulte à l’islam, Raïf Badawi, 28 ans lors de son arrestation en 2012, a été condamné à dix ans de prison et 1.000 coups de fouet. 

Malgré la pression internationale, notamment les récompenses – le Parlement européen lui a décerné l’année dernière le prestigieux prix Sakharov -, Raïf Badawi a été transféré fin 2015 dans une nouvelle prison très isolée, à 90 kilomètres de Jeddah, où l’on détient selon son épouse Ensaf Haidar « des prisonniers dont le verdict a été confirmé par un dernier jugement. » 

« Son état de santé ne permettait pas de reprendre les coups de fouet »

Mais Ensaf Haidar, aujourd’hui réfugiée au Canada avec les trois enfants du couple, ne perd pas espoir, et témoigne dans un livreMon combat pour sauver Raïf Badawi, publié aux éditions de l’Archipel. Invité ce mardi 17 mai de l’émission C à vous sur France 5, elle raconte son quotidien et donne quelques nouvelles de son mari : « Les nouvelles sont toujours les mêmes (…) Je sais que pour l’instant les coups de fouet sont arrêtés ».  Raïf Badawi avait reçu les 50 premiers coups le 9 janvier 2015 mais depuis lors,  » un comité de médecins qui s’est réuni a évalué que son état de santé ne permettait pas de reprendre (…) Comme vous le savez, après les coups de fouet, on est dans un état de santé horrible. » 

De passage à Paris, soutenue par Amnesty International, Ensaf Haidar a bien tenté d’attirer l’attention des responsables politiques en se rendant à l’ambassade saoudienne pour remettre aux diplomates les signatures recueillies en faveur de la libération du blogeur. Mais elle a trouvé porte close. 

« S’ils avaient accepté ce geste, peut être que cela aurait préparé le terrain ou aurait donné un signe, un peu d’espoir pour que les autorités changent d’avis (…) A travers vous, j’en appelle à son Altesse royale, de libérer Raïf car il s’est exprimé de manière respectueuse, il n’a porté atteinte à rien, j’aimerais qu’il soit libéré avant le mois de Ramadan car en général, il y a une grâce royale annuelle », plaide sur le plateau l’épouse, qui affirme rester « toujours optimiste… »

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