Invité de France Info ce 17 mai, Jean-François Copé a évoqué son projet de « code de la laïcité et des cultes », cherchant toujours plus à occuper le terrain de la laïcité face à ses concurrents à la primaire de la droite et du centre.
Il compte bien occuper le créneau de la défense de la laïcité. Fort de ses vingt parrainages déjà réunis pour concourrir à la primaire, le candidat Copé a déroulé ce 17 mai sur France info le contenu du « code de la laïcité et des cultes » qu’il compte mettre en oeuvre en cas d’accession à la présidence de la République. Un code déjà exposé la veille sur son blog et que Copé voudrait faire passer à coup d’ordonnance – une procédure législative qu’il compte également utiliser pour se distinguer de ses concurrents car « les ordonnances, c’est prendre tout de suite les décisions qui s’imposent« .
Parmi les quinze ordonnances qu’il ferait adopter dès l’été 2017, un « code de la laïcité et des cultes », donc, qui comprendrait une dizaine de mesures afin de « mettre noir sur blanc ce que veut dire la laïcité », à savoir « des dispositions qui permettent de lutter contre les dérives du communautarisme religieux ». Son idée prégnante : étendre la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ostentatoires à l’école« à l’ensemble des établissements publics qui concernent aussi bien les mairies, les tribunaux, les universités », pour les agents comme pour les usagers. Plus de voile pour les étudiantes à la fac par exemple – une idée que ne renierait pas Manuel Valls. A l’heure actuelle, et depuis 2010, il est interdit de « dissimuler son visage » dans l’espace public mais seule l’école est concernée par l’interdiction du port de signes religieux. Dans les établissements prenant en charge « la petite enfance », Copé préconise l’interdiction systématique du port de signe religieux, même si la structure est privée. Il vise ici les cas proches de ceux de la crèche Baby Loup, concernée par le port du voile d’une employée.
Au-delà des signes religieux, ce code concernerait la certification des imams qui, « aujourd’hui ne le sont pas et dont on sait très bien que ça se passe dans des situations anarchiques », estime-t-il. Faisant fi des formations qui existent déjà, et qui sont obligatoires pour les imams venus de l’étranger, Copé tombe ici dans les généralités comme un certain Alain Juppé avant lui. Comme Juppé toujours, le candidat Copé veut imposer aux imams de prêcher en français, « hors ce qui relève de la liturgie« .
Le code condamnerait également les propos d’imams qui relèvent de l’islamisme radical avec la création dans le code pénal d’un délit spécial. Ainsi, « tout ministre du culte qui aura publiquement, par des discours, des lectures, des écrits distribués ou des affiches provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence serait passible de 75 000 euros d’amende et de cinq ans d’emprisonnement« .
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