Harcèlement sexuel : "Moi j'aime bien la gauloiserie", revendique Christine Boutin

Après avoir dit sa « honte » à la suite de à l’appel de 17 femmes politique contre le harcèlement sexuel, Christine Boutin persiste et signe. Pour elle, « à poil », « t’as de beaux seins » et autres remarques sexistes ne relèvent que de la « grivoiserie » et non du harcèlement sexuel…

On n’arrête plus Christine Boutin. A la suite de la tribune de 17 femmes politiques dénonçant l’impunité du harcèlement sexuel sour le titre « Nous nous tairons plus » parue dans le JDD, la fondatrice du Parti chrétien-démocrate avait exprimé ce dimanche 15 mai sur Twitter sa « honte » que d’anciennes ministres « laissent entendre que les hommes sont des obsédés« . Elle a récidivé dès le lendemain sur RMC, en introduisant carrément dans le débat – sans utiliser l’expression directement – le concept qu’on croyait enterré de fille « facile » :  « Il y a des femmes avec lesquelles on peut aller plus loin et d’autres avec lesquelles on ne peut pas aller plus loin« … Et l’ancienne ministre d’enchaîner : « Moi personnellement, j’aime bien la gauloiserie. Je trouve que le problème du harcèlement, c’est de savoir quelle est la limite« .

Ce mardi 17 mai, Christine Boutin a encore enfoncé le clou. Invitée sur LCI, elle a débattu avec Rama Yade, candidate à la primaire de la droite et l’une des 17 signataires de l’appel. Martelant que « la grivoiserie fait partie de la culture française« , elle a ensuite donné sa propre définition du harcèlement sexuel, que les victimes devraient apprécier :

« Le harcèlement sexuel, c’est plusieurs répétitions. C’est pas le fait de dire ‘raccourcis ta robe’, ‘mets-toi à poil’, ‘t’as de beaux seins’. Franchement, c’est pas ça, ça fait partie de la grivoiserie.« 

« Mais peur de quoi ?! »

Surtout, ce que ne supporte pas Christine Boutin, c’est l’idée d’une omerta sur le sujet. Quand Rama Yade fait valoir que le texte qu’elle a signé « dénonce la difficulté pour les jeunes salariées de 20 ans« , les stagiaires, les assistantes parlementaires, celles qui sont sujettes à un rapport de subordination, de porter plainte contre leur patron, elle s’exclame : « Mais peur de quoi ?!«  Même le terrible chiffre des seulement 10% de femmes qui portent plainte après un viol, rappelé par l’animatrice du débat, n’ébranlera pas Christine Boutin, tout entière occupée à déplorer « un coup de grâce à la politique.« 

Car à l’écouter, les conséquences de la prise de parole des anciennes ministres risquent d’être assez graves pour notre société : « Quel pays on est en train de construire ? Les relations entre les hommes et les femmes vont être complètement désastreuses » ! Dans les faits, c’est déjà le cas, et ce sont les femmes qui trinquent. Mais Christine Boutin ne se taira pas sans leur avoir donné ce conseil très simple : en cas de harcèlement sexuel, c’est « soit une gifle, ou on porte plainte » Comme si personne n’y avait pensé…

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