Selon une information du « JDD », trois adhérents du PS ont assigné en justice leur parti pour qu’il respecte ses statuts et organise une primaire. Une nouvelle épine dans le pied de François Hollande, qui se passerait d’un tel exercice démocratique pour aller directement à la case présidentielle.
Après les menaces, la justice. Selon un document dévoilé par le JDD ce lundi 16 mai, trois adhérents du Parti socialiste ont assigné Solférino en justice pour l’obliger à organiser une primaire désignant le candidat qui sera soutenu par le PS en vue de la présidentielle de 2017. Une primaire telle qu’elle est prévue dans l’article 5.3.1 des statuts, qui indique :
« Le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de Primaires citoyennes ouvertes à l’ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et co-organisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer. Les candidats aux Primaires doivent s’engager à soutenir publiquement le candidat désigné et à s’engager dans sa campagne. Au moins un an avant l’élection présidentielle, le Conseil national fixe le calendrier et les modalités d’organisation des Primaires. »
Des dispositions gravées dans le marbre lorsque une certaine Martine Aubry était à la tête du parti… « Concrètement, nous demandons que le juge ordonne au PS, association dont nous sommes membres – nous sommes à jour de cotisation -, de respecter ses statuts », explique l’un des militants au JDD.
Car si le 9 avril dernier, le conseil national du PS – sorte de parlement du parti – a bien acté le principe d’une primaire en décembre 2016, Jean-Christophe Cambadélis y a associé un certain nombre de conditions, dont la nécessité que tous les partis de gauche y participent. Ou comment jouer la carte de la fausse bonne foi. Il n’a sûrement pas échappé au radar du premier secrétaire du PS que Jean-Luc Mélenchon avait de facto refusé l’idée de toute primaire, que les communistes ne souhaitent plus y voir figurer François Hollande et que les écologistes rechignent également. Une porte de sortie toute trouvée, pensait « Camba »… Sauf si des militants à jour de cotisation réclament l’application stricte des statuts qui ne prévoient, eux, aucune condition suspensive…
Et selon ces derniers, le parti aurait dû, dès le 7 mai dernier, lancer l’organisation de la primaire. Jusqu’à présent, ces trois adhérents s’étaient contentés d’envoyer des lettres de relance à Solférino. Ils viennent de franchir le pas de la justice. Les jugent forceront-ils le PS à organiser une primaire ? Difficile à dire, tant la matière hautement politique de l’affaire pourrait en effrayer plus d’un. En même temps, sous le quinquennat Hollande, nous ne sommes plus à une surprise près.
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