Un robot "engagé" par un cabinet d'avocats américain

Le célèbre cabinet d’avocats américain Baker & Hostetler vient d’intégrer un robot parmi ses salariés. Une décision emblématique qui marque une réalité de plus en plus forte dans le monde de l’entreprise : le remplacement progressif d’humains par l’intelligence artificielle.

« Quand on me présente quelque chose comme un progrès, je me demande d’abord s’il nous rend moins humain ou plus humain », a dit George Orwell. Pas sûr que la novuelle étape de robotisation de la société, considérée aujourd’hui comme un progrès, aurait plu à l’écrivain. Aux Etats-Unis, le cabinet Baker & Hostetler vient ainsi d’annoncer avoir embauché un robot baptisé « Ross » comme employé.

Ross, c’est ce nouveau robot conçu par le programme informatique d’intelligence artificielle Watson, mis au point par IBM. Il devient désormais le premier avocat à intelligence artificielle au monde. Le cabinet lui a confié la gestion du service consacré aux faillites d’entreprises, habituellement géré par une cinquantaine de salariés. Dans un cabinet d’avocat, une grosse partie du travail des jeunes juristes consiste à lire des centaines de dossiers et d’articles sur des cas similaires à celui qui va être plaidé et à donner à l’avocat en charge du dossier des éléments qui peuvent l’aider. C’est ce travail ingrat et répétitif qui sera effectué par le robot. Pour le cabinet, c’est bien sûr avant tout une manière de gagner en productivité.

Dans 20 ans, presque la moitié des emplois pourraient être automatisés

Avec ce robot en effet, fini les pertes de temps en pause café, en bavardages ou autres. Il fait ce qu’on lui demande, sans question et sans erreur. L’employé du mois, en somme. Et ses compétences sont étendues : selon le site futurism.com, il peut « lire et comprendre le langage, les différentes hypothèses lorsqu’on lui pose une question« , il fait « de la recherche, génère des réponses et fait connaître ses conclusions« . Plus troublant, ce robot est aussi capable de tirer les leçons de ses expériences et d’améliorer ses connaissances, comme un humain.

Cette embauche vient illustrer une tendance de plus en plus présente dans l’entreprise : après les robots manuels qui ont remplacé les ouvriers, puis les ordinateurs qui ont facilité les travaux intellectuels et les communications, voici venue la perspective d’un grand remplacement … par les robots. Et ce, afin de gagner, encore et toujours, du temps… et donc de l’argent. Une perspective peu réjouissante pour les travailleurs, qui se confirme par l’étude réalisée par deux chercheurs de l’université britannique d’Oxford, intitulée : « Le futur de l’emploi : quels sont les métiers qui peuvent le plus facilement être informatisés ?« . En se basant sur 702 professions, les chercheurs concluent que d’ici 20 ans, 47% des emplois seront automatisés. D’après eux, les premiers touchés seront justement les assistants juridiques, avec une probabilité à 98%.

En revanche, personne ne semble avoir demandé à cette intelligence artificielle de résoudre cette équation : comment à la fois embaucher des robots en lieu et place d’êtres humains et espérer en même temps fournir assez d’emplois à ces derniers ?

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