Facebook accusé de manipuler ses "trending topics" pour défendre une ligne politique

Un ex-employé du réseau social et un document confidentiel publié par The Guardian jeudi 12 mai accusent Facebook de manipuler et filtrer les contenus informatifs au bénéfice d’une ligne politique précise. Ce que dément le réseau.

Trending topics, une fonctionnalité de Facebook proche de celle de Twitter, existe aux Etats-Unis depuis 2014 et devrait bientôt arriver en France. On y retrouve les sujets et contenus les plus populaires du moment, le tout géré grâce à un savant algorithme censé être totalement neutre. « Censé », car sa neutralité est justement aujourd’hui lourdement remise en question. 

D’après une enquête du site d’information Gizmodo, spécialisé dans la technologie, ce n’est pas un simple algorithme mais une réelle équipe de rédaction qui choisirait les sujets devant être publiés et mis en avant. Et c’est notamment dans le domaine politique que cette sorte d’équipe éditoriale ferait un filtrage. Le document intitulé Trending Review Guidelines, révélé par le journal The Guardian dans son édition du jeudi 12 mai, répertorie les lignes directrices de l’évaluation des tendances observées par l’algorithme de Facebook. Ce document explique à quel moment l’intervention humaine doit se manifester, comment l’équipe peut introduire un sujet dans le module des contenus populaires ou comment censurer un sujet selon divers motifs. Exemple : « ne représente pas un véritable événement ». Un critère laissé évidemment à la totale discrétion de l’équipe.

Certains contenus seraient alors tout simplement censurés. Des faits relatés par un ex-employé de Facebook, qui a travaillé au sein de cette équipe éditoriale de mi 2014 à décembre 2015, et qui s’est confié à Gizmodo la semaine dernière. Il n’hésite pas à dire que des articles sur des personnalités conservatrices, qui avaient du succès sur les réseaux et étaient approuvés comme tel par l’algorithme, ont été évincés des trending topics. Au revoir le parti Républicain, Mitt Romney, Rand Paul et Ted Cruz.

La réaction de Facebook ne s’est pas faite attendre. Lundi 9 mai, son vice-président à la recherche, Tom Stocky, assurait ne pas influencer l’affichage des contenus informatifs et ne pas en avoir les moyens techniques. « Nous n’ajoutons pas de contenus artificiellement dans les trending topics et ne demandons pas à nos réviseurs de le faire« , a-t-il écrit sur sa page Facebook. Mark Zuckerberg, PDG du célèbre réseau mondial a également démenti ces accusations et assure avoir ouvert une enquête.

Ça ne serait malheureusement pas la première fois que le géant bleu manipulerait ses contenus afin d’influencer ses utilisateurs. En 2012, Facebook a mené une expérience sur près de 700.000 de ses membres, à leur insu, pour savoir s’il était possible d’influencer l’humeur d’un utilisateur selon le type de publication affiché sur son fil d’actualité. Avec plus d’un milliard de connectés et des données personnelles sur chacun, qui sait ce dont Facebook est capable en terme de manipulation…

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