Mis en examen en mars 2014, Michel Rotger avait été réélu maire avec le soutien de l’ex-UMP à Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-D’Or) deux jours plus tard. En pleine « affaire Baupin », il comparaît ce mercredi au tribunal correctionnel de Dijon pour harcèlement et agression sexuels.
L’affaire avait éclaté en mars 2014, quelques jours avant le second tour des élections municipales. Michel Rotger, maire de Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-D’Or), élu avec le soutien de l’ex-UMP, était placé en garde à vue puis mis en examen pour « harcèlement et agressions sexuels par une personne abusant de son autorité ». Le procès a lieu ce 11 mai. De quoi ébranler les dernières affirmations de Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, qui déclarait encore mardi au micro d’Europe 1 que, jusqu’à « preuve du contraire« , il était « sûr » que rien de semblable à l’affaire Baupin ne s’était passé chez Les Républicains.
Concernant Michel Rotger, c’est une employée municipale qui a porté ces accusations à l’encontre de l’élu. D’octobre 2013 à janvier 2014, elle aurait subi maints gestes déplacés de sa part. Elle évoque pêle-mêle : des mains aux fesses, des baisers forcés sur la bouche, des attouchements sur son sexe et ses seins sous ses vêtements …
Enfin, le maire de Chevigny-Saint-Sauveur se serait « collé à elle, de dos, alors qu’il était en érection« . Cette dernière agression se serait déroulée sous les yeux de deux témoins, dont l’un aurait entendu la jeune femme s’écrier : « Ce n’est pas parce que vous êtes le maire que vous pouvez vous permettre de me peloter le cul ! »
Survenant en pleine campagne municipale, cette tourmente judiciaire n’était pas pour arranger le maire qui avait crié au complot politique. D’après L’Express, il avait reproché à son accusatrice d’être « une femme facile« , allant jusqu’à justifier son innocence par cette évidence triviale : l’employée ne correspondait pas « à son type de femme« . Cette mise en examen ne l’avait toutefois pas embarrassé : Michel Rotger avait été élu maire au second tour avec 52% des voix.
« Trop aguicheuse » pour certains, c’est la jeune femme que ses accusations avait fini par mettre en difficulté. La plupart des habitants de la ville à dos, elle avait fini par faire une tentative de suicide après un vif échange avec le maire survenu sur le marché.
En plus d’une enquête approfondie, se sont surtout les déclarations d’au moins trois témoins qui auraient poussé le juge d’instruction à renvoyer le maire devant le tribunal correctionnel de Dijon. Rendez-vous qui se tient aujourd’hui pour Michel Rotger. Face à lui, son accusatrice sera présente aux côtés de l’association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) qui s’est portée partie civile.
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