Cécile Duflot « remercie » les femmes qui ont osé parler pour dénoncer les agissements présumés de son ancien camarade d’EELV, Denis Baupin. Elle raconte avoir été mise au courant par Sandrine Rousseau, lorsqu’elle était ministre. Et assure que Denis Baupin n’est pas un cas isolé.
Elle a décidé de s’exprimer ce 10 mai dans C à vous sur France 5 pour dire ô combien le milieu politique est infesté de « Denis Baupin ». Cécile Duflot est revenue sur les accusations à l’encontre de son ancien partenaire de parti, le vice-président de l’Assemblée nationale Denis Baupin pour expliquer que, oui, elle avait été mise au courant par l’une des victimes présumées lorsqu’elle était ministre du Logement. Et que Denis Baupin n’est pas un cas isolé :
« Des Denis Baupin en fait, il y en a beaucoup et il y en a beaucoup à l’Assemblée. »
Réagissant aux propos de Christian Jacob qui a résumé la situation à un problème d’écolos, elle rétorque : « Il aurait mieux fait de se taire ! Bien sûr qu’il y a des députés UMP concernés, il y en a dans tous les partis.«
Elle explique connaître certains éléments reprochés à Denis Baupin, notamment ceux racontés par la députée Sandrine Rousseau :
« Je savais ce qui se disait par certains, indirectement, je savais ce que m’avaient rapporté quelques personnes mais je ne savais pas ce qui est sorti dans la presse. Je connaissais une histoire, celle de Sandrine Rousseau, qui m’a été raconté il n’y a pas si longtemps. Quand nous en avons parlé j’étais ministre, je m’en souviens très bien, je lui ai dit : « Ca, ça s’appelle une agression sexuelle. C’est pas un dérapage ».
Il l’a plaquée contre un mur, il lui a tenu la poitrine, il a essayé de l’embrasser, c’est une agression sexuelle. C’est puni de 5 ans d’emprisonnement, c’est un délit. »
Cécile Duflot explique également qu’à l’époque, elle a assuré Sandrine Rousseau de son « soutien » si jamais elle décidait de porter plainte. Elle évoque la difficulté d’en parler, qu’il s’agissait effectivement pour elle d’une forme de tabou, notamment car « on est pris dans un réseau personnel. » Par ailleurs, « un certain nombre de ses proches avaient expliqué qu’il avait pris conscience de ce qui s’était passé il y a longtemps« , dit-elle encore avant de décrire la réputation de Denis Baupin comme celle « d’un goujat« , pas « d’un harceleur avec ce type d’acte« .
L’ancienne ministre confie avoir également connu le harcèlement dans le milieu politique et « ne pas avoir fait preuve du courage dont ont fait preuve ces femmes » :
« Dans cet univers, quand vous êtes une femme, si vous êtes dans un statut de victime, ou que vous passez pour une pisse-froid, qui est coincée, pour une féministe qui donne des leçons, eh bien c’est presque un handicap. Donc c’est ça qui s’impose aux femmes. Dans cet univers où il faut montrer de l’assurance, si vous reconnaissez être une victime vous êtes affaiblie. (…) Il faut que la honte change de camp.«
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments