Violences entre policiers et manifestants à Tolbiac : la guerre des images au coeur du procès

Devant le tribunal correctionnel de Paris, quatre manifestants contre la loi Travail accusés de violences sur des policiers ont été placés ce lundi 9 mai sous contrôle judiciaire, leur procès étant renvoyé pour l’instruction de vidéos apportées par la défense.

Leur procès n’aura donc pas eu lieu. Après les échauffourées survenues le 17 mars au centre universitaire parisien de Tolbiac, trois jeunes hommes et une jeune femme se sont présentés ce lundi 9 mai devant la 23ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. Accusés de violences contre des forces de l’ordre venues les déloger de l’amphithéâtre qu’ils ont illégalement occupé, les prévenus devront attendre plusieurs semaines avant de connaître leur sort. Le tribunal a en effet décidé de renvoyer le procès, pour se donner le temps d’examiner de nouvelles pièces. Derrière ce renvoi, une guerre des images se joue entre policiers et manifestants.

Les prévenus, engagés contre le projet de loi El Khomri depuis la première heure, se sont retrouvés dans une nasse policière le 17 mars, après l’évacuation d’un amphithéâtre du centre Tolbiac. La justice leur reproche d’avoir alors commis des actes de violence à l’endroit des forces de l’ordre. Des coups portés sur des policiers et des gendarmes mobiles, ainsi que « des jets de pierres » et « d’une bouteille de bière en verre », qui « n’ont pas causé d’incapacité de travail temporaire » à leurs victimes, selon la présidente.

La visualisation de vidéos rejetée

« Il ne peut y avoir de contradictoire »Affirmant que « les images dédouanent (son) client », l’avocate de l’un des prévenus a adressé une demande de visualisation d’une vidéo prise – et partiellement diffusée – par Marianne. Accusé de comportements violents lors de son interpellation, les images montrent que le jeune homme n’a pas porté les coups qui lui sont reprochés. Les avocats des autres prévenus ont également demandé au tribunal de visionner d’autres vidéos. Mais ni le procureur de la République ni la présidente n’ont accepté cette requête, estimant que « sans instruction préalable », il ne peut « y avoir de contradictoire ». Le dossier ne contient actuellement que des images fournies par la police, et mises sous scellés.

Le tribunal correctionnel de Paris a ainsi renvoyé le procès à l’instruction de ces nouvelles pièces. Une information judiciaire devrait être ouverte dans les prochains jours, ce qui laisse présager une mise en examen des prévenus. Ceux-ci sont également placés sous contrôle judiciaire jusqu’au terme de l’instruction : ils devront se rendre au commissariat une fois par semaine. La défense a fait appel du contrôle judiciaire.

 

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