« Le Monde » a annoncé ce jeudi 5 mai que pour la première fois, le rectorat de Paris fixerait une capacité d’accueil limitée en Ile-de-France en première année commune aux études de santé (Paces). Ce qui les obligerait à recourir au tirage au sort. Une annonce explosive que le secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur, Thierry Mandon, vient de démentir.
« Il n’y a pas plus stupide comme moyen de sélection« . C’est la réponse sans équivoque de Thierry Mandon au journal Libération à la suite de la polémique déclenchée par Le Monde. Les futurs bacheliers qui souhaitent s’inscrire en première année de médecine en Ile-de-France n’auront pas à subir un tirage au sort pour voir leur vœu se réaliser.
Le Service interacadémique d’affectation des étudiants en première année d’études médicales et odontologiques (Sadep) a annoncé au Monde que pour la première fois, le rectorat de Paris fixerait une capacité d’accueil limitée en Ile-de-France en première année commune aux études de santé (Paces). Ainsi, seuls 7.500 étudiants seraient inscrits alors qu’ils étaient plus de 8.143 en 2015. Le quotidien rapporte que cette information aurait été validée par le ministère de l’Education nationale. Pourtant, l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem tient aussi à rassurer en précisant à Libé qu’un tel scénario n’a jamais été évoqué.
Dans quatre semaines, les élèves de Terminales passeront le bac. Mais avant cette ultime étape de leur cursus scolaire, ils ont dû formuler des vœux sur le portail Admission post-bac (APB). Si l’on ignore encore combien de futurs bacheliers postuleront cette année à cette filière (Sadep), les vœux sur APB indiquent qu’ils seront au moins aussi nombreux que l’année dernière. Ainsi, plus de 14.108 élèves ont inscrit Paces dans au moins l’un de leurs vœux et plus de 8.000 en premier choix. La différence avec le nombre de places disponibles, s’il s’établissait à 7.500, pourrait obliger plus de 600 étudiants franciliens à se rabattre sur leur second choix après tirage au sort, soit près de 8% des candidats.
« C’est n’importe quoi », s’agace Thierry Mandon auprès de Libération :
« Formellement, par mesure de précaution, la possibilité de tirage au sort existe effectivement pour les facs de médecine, qui ont depuis longtemps des plafonds d’effectifs. Mais il n’a jamais été utilisé en fac de médecine où la première année est commune à toutes les formations pour les professions de santé: vu le nombre d’étudiants concernés, l’inscription en première année est libre. La sélection, très dure, a lieu à la fin de cette année-là».
Un système qui, s’il était approuvé, serait totalement inégalitaire. « Il est difficile de dire à des bacheliers qui souhaitent s’engager dans des études très difficiles qu’ils ne pourront même pas tenter leur chance», déplore Rémi Patrice, vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) chargé des études médicales, interrogé par Le Monde. Sans compter qu’une fois éliminés au tirage, les étudiants n’auront pas de deuxième chance. Ils seront considérés l’année suivante par le portail APB comme des étudiants en réorientation et non comme de nouveaux bachelier : ils ne seront pas prioritaires.
Cette polémique aura au moins servi à mettre en lumière un problème récurrent chaque année dans les facultés française : « On s’approche du point de rupture : il y a de plus en plus de candidats et les amphithéâtres ne sont pas extensibles à l’infini. Paris n’est que le symptôme d’un problème plus global », prédit Rémi Patrice.
A en croire le gouvernement, le tirage au sort ne serait en tout cas pas une hypothèse envisagée pour l’avenir de cette filière très demandée. Les équipes de la ministre de l’Education le maintiennent, « pour nous le problème ne se pose tout simplement pas cette année. »
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