Nucléaire : Areva n'exclut pas des "falsifications" dans son usine

Le groupe Areva n’écarte pas que des « falsifications » soient à l’origine des « anomalies » constatées au sein de l’usine qui a produit la cuve défectueuse de l’EPR de Flamanville, rapportent « Les Echos » de ce mardi 3 mai. « Des procès-verbaux contradictoires » pourraient en effet justifier le dysfonctionnement de pièces produites sur le site du Creusot.

« Je ne peux pas l’exclure ». Dans Les Echos de ce mardi 3 mai, Philippe Knoche, directeur général d’Areva, n’exclut pas que des « falsifications » puissent expliquer les « anomalies » détectées dans l’usine du Creusot, en Saône-et-Loire. Cette même usine qui a produit le réacteur de l’EPR de Flamanville, dont la cuve en acier présente des défauts.

Des « anomalies dans le suivi des fabrications » concédées le 29 avril par le groupe nucléaire français, à la suite d’un audit lancé fin 2015. L’enquête démontre que sur près de 10.000 dossiers de fabrications réalisées depuis une soixantaine d’années, 400 présenteraient des « incohérences », selon le président de l’Autorité de sûreté nucléaire. De son côté, le directeur général d’Areva confirme ce mardi la coexistence de « procès-verbaux contradictoires ».

« Il faudra en tirer les conséquences »

Selon Les Echos, les résultats obtenus lors des essais sur une pièce métallurgique auraient pu être falsifiées. « En cas de valeur obtenue dans le haut de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés », révèle au quotidien économique une source anonyme.

Pour Jérôme Rosse, porte-parole du groupe Areva, ces anomalies « ne préjugent pas, selon les premiers résultats, de la qualité des pièces qui ont été produites ». Ni donc, de la sécurité des installations. Si Philippe Knoche assure, quant à lui, qu’il « faudra en tirer les conséquences » au cas où de telles « falsifications » étaient vérifiées, le ministère de l’Economie se refuse pour l’instant à toute communication. Bercy attend en effet de disposer des résultats complets de l’audit mené dans l’usine du Creusot.

Quelles que soient les conclusions de l’enquête, qui devrait s’élargir à d’autres sites de fabrication, ces premiers résultats sont un souci de plus pour Areva, déjà empêtré par le fiasco financier et technologique de Flamanville. L’EPR ne devrait pas démarrer avant 2018, accusant ainsi sept ans de retard sur la date initiale et une surfacturation de plus de 7 milliards d’euros.

 

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