Mélenchon sur les violences des manifs anti-loi Travail : "Au rythme où on va, quelqu'un va mourir "

Invité du 12/13 Dimanche sur France 3 ce 1er mai, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé les violences policières tout comme celles des casseurs en marge des manifestations contre la loi El Khomri, en discussion à l’Assemblée à partir de mardi. Surtout, il accuse le ministre de l’Intérieur de « malveillance absolue » et considère que les violences ont été « provoquées de manière délibérée ».

Un jeune homme qui perd un oeil, un policier victime d’une fracture du crâne : les dernières manifestations contre le projet de loi El Khomri ont vu la violence monter d’un cran. Dans ce contexte, Jean-Luc Mélenchon, invité du 12/13 Dimanche sur France 3 ce 1er mai, veut jouer l’apaisement : « Ce n’est pas la morale de la police républicaine qui est mise en oeuvre », commence le candidat à la présidentielle de 2017, tout en précisant : « Un policier qui frappe un homme à terre ou qui tire quelqu’un par les cheveux, ou qui fait un tir tendu se déshonore. Mais à l’inverse, les nôtres en aucun cas ne doivent s’associer à cette violence« . Le patron du Parti de gauche continue à mettre ses troupes en garde : « Nous n’avons aucune gloire à tirer du fait qu’un policier soit grièvement blessé par une pierre. Aucune gloire. Ca me fait mal au coeur pour lui comme pour le môme qui a perdu son oeil ».

Des violences provoquées « de manière délibérée »
Mais pour Jean-Luc Mélenchon, ces bavures ont une origine qui ne doit rien au hasard : « C’est une erreur et une malveillance absolue du haut commandement de la police« . « Ce sont des accusations graves », relève le journaliste. Quand vous dites ça vous pointez du doigt aussi le ministre de l’Intérieur ? » « Je ne pointe du doigt que le ministre de l’Intérieur », réplique Mélenchon. Ces hommes que vous voyez avec leurs uniformes, sont des hommes qui obéissent, et encore heureux qu’ils obéissent. Mais quand vous enfermez des gens sans aucune issue pour en sortir, comme ça a été fait place de la Nation, quand vous barrez un pont et que vous permettez aux casseurs d’être tranquilles pendant plus d’un quart d’heure sans en intercepter un seul, alors vous provoquez de manière délibérée la violence. Et quand vous avez des milliers d’heures de travail non payées par des policiers exténués par l’état d’urgence et cette mobilisation permanente, vous poussez ces hommes jeunes à être excédés. »

Sans jamais le nommer, Jean-Luc Mélenchon rhabille pour le 1er mai le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Avant de vouloir faire baisser la tension sur les pavés, à Paris et ailleurs : « Moi je suis pour la tranquillité publique, je suis absolument contre toutes ces violences. » Plus loin dans l’émission, Mélenchon tient encore à rappeler : « Je veux dire solennellement que nous n’avons pas intérêt dans une démocratie à nous abaisser à la violence ».

La police « poussée à bout » ?
Sans appeler à la démission de Bernard Cazeneuve, Jean-Luc Mélenchon prévient néanmoins : « Au rythme où on va, quelqu’un va mourir, parce que la violence est à chaque manifestation un peu plus élevée ». Et l’ancien ministre de Lionel Jospin de demander « que le ministre rappelle des règles : pas de tirs tendus, pas d’utilisation de flashballs pendant les manifestations, pas de présence de la Bac [Brigade anti-criminalité] pendant les manifestations, la Bac n’est équipée ni organisée pour ça ».

Dans un ultime chapitre de la leçon au locataire de la place Beauvau, celui qui annonce avoir passé la barre des 100 000 soutiens citoyens sur sa plateforme en ligne estime que « la police républicaine, ce n’est pas une milice, c’est la police de l’État et de la République. Donc elle a des règles d’éthique et elle les applique, à condition qu’on ne la pousse pas à bout, comme le commandement est en train de le faire ».  

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