Pour son 1er Mai, Jean-Marie Le Pen prophétise la défaite de Marine Le Pen en 2017

Jean-Marie Le Pen a profité de sa tribune du 1er Mai pour vanter la stratégie de « diabolisation » du FN et prédire la défaite de sa fille à la présidentielle 2017.

Ce devait être un « coup » politique s’il rassemblait plus de 1000 personnes devant la statue de Jeanne d’Arc ce 1er mai, place désertée par le FN officiel mais réinvestie par Jean-Marie Le Pen. Ils étaient finalement moitié moins à écouter le fondateur du parti dans ses habits de premier opposant à sa fille, présidente frontiste. Ce 1er mai au matin, peu après 10h30, celui qui est toujours président d’honneur, entouré des ses fidèles, les eurodéputés Marie-Christine Arnautu et Bruno Gollnisch, a entamé son discours par de longues minutes anti-Marine Le Pen.

Objectif de ce début de discours : expliquer que la stratégie de dédiabolisation mènera le FN à sa perte, et que la diabolisation, au contraire, était une bonne tactique. La sienne. Parlant de lui à la troisième personne, Jean-Marie Le Pen revient sur son éviction « emblématique, comme le fut, toutes choses égales d’ailleurs, la décapitation de Louis XVI par les révolutionnaires de 93« . Rien de moins.

Il poursuit son discours à la manière d’une fable :

« Mon [éviction] était, nous dit-on, dans la logique de dédiabolisation dont la nouvelle présidente se faisait le parangon. Or la dédiabolisation était au mieux un leurre, au pire une sottise suicidaire. Le FN en effet était diabolisé par ses adversaires politiques (…).

Les partis de gouvernement UMP et PS ne voyaient pas d’inconvénient, au contraire, car cela contribuait à freiner l’influence montante de la seule force politique d’opposition à sa politique décadente. 

Même et surtout si c’était injuste, la diabolisation du Front national était tout à son honneur. Ce FN ne pouvait espérer arriver au pouvoir que par la conquête de l’opinion du peuple français tout entier, et non de celle de ses élites corrompues. 

La dédiabolisation tendait donc à diminuer l’hostilité de nos ennemis et adversaires en se rapprochant d’eux et en espérant leur bienveillance : calcul de naïfs, de sots ou de traîtres. » 

Jean-Marie Le Pen réaffirme alors devant ses sympathisants galvanisés qu’il n’y a « qu’une seule voie pour le FN, celle de l’opposition au système« .

La fable tourne à la prophétie : « Je le dis aujourd’hui avec gravité et tristesse puisqu’aucun sens n’a été émis pour la réconciliation : la présidente du FN sera battue au deuxième tour, et peut-être même au premier ! »

Quelle porte de sortie pour Marine Le Pen ? Eh bien tout simplement accepter de réécouter les idées de son papa. Jean-Marie Le Pen lui demande de revenir sur sa stratégie « avec l’aide des comités Jeanne, Au secours » qu’il a lancés quelques semaines plus tôt.

En guise de conclusion, et avant d’entamer un tout autre discours, celui rendant hommage à Jeanne d’Arc (car après tout, il est censé être là pour ça), Jean-Marie Le Pen lance : « Persévérer serait diabolique, ce qui est bien pire que d’être diabolisé.« 

Au même moment, à l’autre bout de Paris, au parc de la Villette, le FN version Marine Le Pen prépare son 1er Mai « dédiabolisé ». Un banquet auquel les élus frontistes qui se sont exposés aux côtés de Jean-Marie Le Pen – comme Marie-Christine Arnautu ou l’eurodéputée Mireille d’Ornano – ne seront pas les bienvenus. Le parti avait déjà fait savoir que ceux-là s’exposeraient à des « des sanctions« 

 

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