Pour Sarkozy, l'environnement ça continue de "bien faire"

Dans un entretien au « JDD », Nicolas Sarkozy déclare sa flamme au nucléaire, milite pour la recherche autour du gaz de schiste et se prononce pour l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes. Un joli package anti-écologique qui donne le ton, avant la convention sur l’énergie du parti Les Républicains organisée le 3 mai.

La lecture de l’entretien qu’il accorde au JDD en ce week-end du 1er mai laisse peu de place au doute : Nicolas Sarkozy est en campagne, avec 2017 en ligne de mire. Et, pour l’instant, pas question d’épouser quelques vagues marqueurs de gauche pour ratisser large, même pour de faux : le Sarkozy version 2016 porte haut les valeurs de la droite conservatrice. Notamment en ce qui concerne l’énergie et l’environnement. « Toutes ces questions d’environnement, ça commence à bien faire« , lâchait-il au Salon de l’agriculture en 2010. On pourra au moins lui accorder une constance sur ce sujet…

Pas question de réduire le parc de centrales
Pour l’ancien président, la fermeture de Fessenheim, considérée comme un acte de « pure tactique électorale », est « une erreur historique ». Après tout, cette centrale vieillissante et dangeureuse « fournit l’électricité de toute l’Alsace », « rapporte plus de 300 millions d’euros de bénéfice à EDF » et… « ne pose aucun problème de sécurité ». D’ailleurs, s’il devait revenir aux affaires, Nicolas Sarkozy taillerait dans le vif :

« Nous abrogerons l’objectif de ramener à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité en France ».

Hors du nucléaire, point de salut
Investir dans les énergies alternatives pour leur donner enfin une chance de rivaliser avec les énergies polluantes en termes de coûts industriels, encourager l’auto-production d’énergies propres par les particuliers, s’inquiéter de l’héritage catastrophique que représentent les déchets nucléaires pour des milliers d’années, se souvenir des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima, deux sites encore aujourd’hui à très haut risque ? Vous n’y pensez pas : « Il n’y a simplement aucune alternative crédible au nucléaire« , balaye l’ancien locataire de l’Elysée. Il y a si peu d’alternatives qu’il faut construire et exporter cette technologie d’avenir. Le patron de Les Républicains estime ainsi nécessaire d’« ouvrir le capital d’EDF pour lui permettre d’investir (…) dans l’EPR, notamment en Grande-Bretagne, mais aussi investir pour développer un nouveau modèle de centrale de milieu de gamme, qui permette de gagner des appels d’offre dans d’autres pays ».

Cela étant dit, attention : « Je crois aux énergies renouvelables », lâche Nicolas Sarkozy. « Mais je crains qu’à force de subventionner ce secteur, on finisse par complètement déstabiliser l’ensemble du marché de l’énergie », ose-t-il. 

NDDL et Nuit Debout, « zadistes » et « extrême gauche » sans idées
Dans la même veine, celui qui se rêve de retour aux commandes du pays en 2017 estime qu’il faut réviser la Constitution pour « remplacer le principe de précaution par un principe de responsabilité » et « laisser la recherche se poursuivre » sur le gaz de schiste. Sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes, Nicolas Sarkozy vote « oui », sans autre justification. Ce qui turlupine le dirigeant de l’ex-UMP, ce sont les « zadistes » : « De quoi vivent ces gens ? Du RSA ? Des subsides versés par certaines associations radicalisées qui elles-mêmes reçoivent des subsides publics ? »

Même finesse d’analyse sociologique assaisonnée d’amalgame entre casseurs et participants du mouvement Nuit debout. Initiative qui dégage, il est vrai, de fortes effluves d’écologie : « On ne parle que de quelques centaines de personnes qui ne se sont illustrées que par leur violence et leur sectarisme ». Et puis Nuit debout, « c’est un mouvement d’extrême gauche qui n’est porteur d’aucune idée constructive ».

Heureusement, pour les idées neuves et constructives sur l’environnement, il y a Nicolas Sarkozy. 

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