Pour Mélenchon, "le macronisme est une vision du monde primaire, barbare"

Le candidat à l’élection présidentielle taxe Emmanuel Macron de « passéiste » dans un entretien à « L’Obs ». Jean-Luc Mélenchon couvre en revanche de compliments « Nuit debout », un mouvement avec lequel il dit avoir « une connivence totale ».

En octobre 2014, Manuel Valls voulait « en finir avec la gauche passéiste ». Mais pour Jean-Luc Mélenchon, c’est Emmanuel Macron, pourtant plébiscité par les sympathisants de gauche dans les sondages, qui incarne le passé. Candidat déclaré à la présidentielle de 2017, le député européen se livre à une violente charge contre le ministre de l’Economie dans un entretien accordé cette semaine à L’Obs.

« L’aspiration à l’égalité est intacte. C’est elle qui s’exprime à travers Bernie Sanders », estime d’abord Jean-Luc Mélenchon, rendant hommage au rival d’Hillary Clinton dans la course à l’investiture démocrate aux Etats-Unis. « A l’inverse, Emmanuel Macron se révèle lorsqu’il propose aux jeunes de devenir milliardaires. Personne ne fait ce rêve. Le rêve, c’est de pouvoir vivre dignement. » Et Jean-Luc Mélenchon de se lancer dans une violente tirade anti-Macron : « Ce qui est passéiste, c’est le macronisme. C’est une vision du monde extrêmement primaire, barbare, où quelques-uns s’en sortent et où le grand nombre croupit ou pâtit. Le rêve d’un monde où une petite poignée d’élites pourrait gouverner, tantôt au fouet tantôt au caramel, une masse de gens que l’on drogue avec des illusions. »

« Une connivence totale » avec Nuit debout

« Macron est la énième coqueluche produite par le système pour faire exploser la gauche de l’intérieur », poursuit Jean-Luc Mélenchon. « On les a tous eus ! Rétrospectivement, Rocard a l’air d’un communiste exalté. Ensuite, on a eu Strauss-Kahn. Ces gens-là font aujourd’hui figure de gauchistes parce que nous sommes passés à Valls. Mais à peine celui-ci est-il monté sur le cheval de bois du manège que le système a dégainé Macron. Rien de nouveau sous le soleil. Mais les pantins sont de plus en plus pitoyables ! »

Jean-Luc Mélenchon a en revanche un regard beaucoup plus bienveillant sur les manifestants de Nuit debout, qui occupent la place de la République à Paris depuis près d’un mois. L’élu du Parti de gauche affirme avoir « une connivence totale » avec le mouvement. Il y voit même une validation de sa ligne politique : « Nuit debout doit s’étendre, car c’est au fond la stratégie de la ‘France insoumise' », le mouvement lancé par Jean-Luc Mélenchon pour sa campagne présidentielle.

Pour éviter que cette déclaration d’amour n’ait l’air d’une tentative de récupération, Jean-Luc Mélenchon précise néanmoins aussitôt que « si, aujourd’hui, un leader s’imposait, il diviserait le mouvement ». Et cite l’exemple espagnol : « Les mouvements de la Puerta del Sol n’ont produit aucune incarnation. Podemos est venu un an et demi après, du milieu politique le plus organisé : une scission d’Izquierda unida, le parti communiste espagnol. » Pour l’eurodéputé, « le débouché naturel de Nuit debout, c’est un élargissement et un approfondissement de la conscience politique du rejet du système. Le rendez-vous, c’est 2017. » Le bénéfice électoral est bel et bien en ligne de mire.

 

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