Qui est Christian Troadec, le 20ème candidat à l'élection présidentielle ?

Il s’est présenté à toutes les élections possibles. Désormais, Christian Troadec est candidat à la candidature pour la présidentielle de 2017. Faisons plus ample connaissance avec le maire de Carhaix, porte-parole des Bonnets rouges en son temps, conseiller général et président de la communauté des communes de Poher.

Il ne lui manquait que celle-là. Après s’être présenté aux élections municipales, législatives, régionales et sénatoriales, voilà que Christian Troadec, maire divers-gauche de Carhaix dans le Finistère, se lance dans la course à la présidentielle pour 2017. Une annonce survenue le vendredi 8 avril dans une vidéo publiée sur le site de Ouest-France. Ce mardi il a officiellement lancé sa campagne au lendemain de la création de son site Internet et de son compte Twitter. Avec cette candidature à la candidature, il est désormais le vingtième déclaré à briguer l’investiture suprême.

Peu connu du grand public, il s’est fait remarquer en 2013, lors de la révolte des Bonnets rouges contre le projet d’écotaxe, dont il était le porte-parole. A son sujet, le ministre de la Justice et ancien député du Finistère, Jean-Jacques Urvoas, a dit ce matin sur France Info : « Depuis que je le connais, il est candidat à peu près à toutes les élections. Donc je lui souhaite naturellement bonne chance, mais je ne crois pas un instant qu’il sera vraiment candidat.«  Alors, qui est Christian Troadec ?

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  • L’homme des Bonnets rouges

Fervent régionaliste, Christian Troadec est un homme de luttes. D’abord en 2008 pour maintenir dans sa commune les services de chirurgie et de maternité menacés de fermeture. Sous le slogan « droit de naître, de se soigner et d’être opéré à Carhaix« , l’édile manifeste aux côtés de femmes enceintes pour réclamer le maintien de ces services hospitaliers dans la ville. Un combat qui a duré des mois avant l’annulation par le tribunal de Rennes de la fermeture de l’hôpital de Carhaix. Une première victoire pour Troadec.

Mais c’est en 2013 que l’élu va se faire connaître au niveau national avec le mouvement des Bonnets rouges dont il est le porte-parole. Ce mouvement de contestation va réussir à infléchir la position gouvernementale sur l’écotaxe. En octobre 2014, Ségolène Royal annonce en effet l’abandon de la mesure. Un succès pour les Bonnets rouges et leur leader malgré des manifestations loin d’être pacifiques. Une posture défendue par le prétendant à la présidentielle dans une enquête qui lui était consacrée dans Mediapart en 2013. « Si 50.000 personnes avaient défilé sous les portiques pacifiquement, le gouvernement n’aurait jamais suspendu l’écotaxe. C’est bien quand il y a de la casse que l’on obtient des avancées.« 

  • Un maire aux méthodes douteuses ?

Elu depuis 2001 maire de Carhaix, Christian Troadec jouit, selon l’enquête menée par Mediapart, d’une côte de popularité importante auprès de ses administrés. Mais il compte aussi de nombreux détracteurs qui le décrivent comme un « titan-tyran« , un « chef de clan manipulateur » ou encore un « insatiable du pouvoir« . Parmi ses contempteurs, il y a d’anciens collaborateurs, des adversaires politiques et des journalistes locaux. Lui-même ancien journaliste au Télégramme, il n’hésite pas selon certains ex-confrères de la presse locale à faire preuve « d’intimidation » auprès d’eux, voire à passer « des coups de fils aux directions » pour mettre la pression.

  • Un régionaliste à gauche(s)

Politiquement, il dénonce « le modèle jacobin » et « le centralisme » du pouvoir, d’où ses multiples tentatives électorales sur des listes régionalistes. S’il se décrit comme étant de gauche, il a néanmoins des affinités politiques à géométrie variable. Sur le plan local il lutte farouchement contre le PS mais à l’échelle nationale il en est tout autre. En 2006, il crée un comité de soutien à Ségolène Royal. Six ans plus tard il est pour la candidature de François Hollande, quand la majorité des socialistes bretons soutient Aubry. Mais il n’y pas que vers le Parti socialiste qu’il se tourne. Dans l’enquête qui lui est consacrée par Mediapart, on apprend qu’il a parrainé pour la présidentielle Olivier Besancenot et Dominique Voynet, respectivement en 2002 et 2007.

Après son soutien en 2012, il est maintenant très critique envers le gouvernement de François Hollande. Parmi ses membres, il en est cependant un qui trouve toujours grâce à ses yeux, le ministre de la Défense/président de la région Bretagne, à savoir Jean-Yves Le Drian. Christian Troadec dit d’ailleurs de lui qu’il est « un grand homme« . Aujourd’hui, c’est un autre ministre de cette région, Jean-Jacques Urvoas, qui croit bien peu en sa capacité réelle de candidature. Christian Troadec devrait en effet pour cela dépasser son aura locale et obtenir les 500 parrainages d’élus nécessaires pour se présenter.

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