Macron bashing chez les fidèles de Hollande

François Hollande, lors de son passage sur France 2 le jeudi 14 avril, avait donné le feu vert à ses troupes pour lancer la chasse au Macron. Reçu 5 sur 5 : les fidèles du président, d’Ayrault à Le Foll en passant par Le Drian, se sont lancés à cœur joie dans le « Macron Bashing ».

La chasse est ouverte. François Hollande, le jeudi 14 avril dans l’émission Dialogues citoyens sur France 2, avait sonné l’appel de la battue : « Emmanuel Macron doit être dans l’équipe, sous mon autorité. C’est entre nous, non pas simplement une question de hiérarchie – il sait ce qu’il me doit – mais une question de loyauté personnelle et politique. »

Un signal reçu 5 sur 5 par les grognards du président, qui rongeaient manifestement leur frein. Ce vendredi 22 avril, Jean-Marc Ayrault ne s’est pas fait prier sur Europe 1, face à un Jean-Pierre Elkabbach tout émoustillé : « Ca m’apparaît très très loin de ce qu »il faudrait faire (…), il doit se concentrer essentiellement sur son travail (…), nous avons besoin d’unité dans l’action ». Et d’asséner « : L’exemplarité fait aussi partie de l’éthique en politique »

En cause, un entretien accordé par le locataire de Bercy à paraître dans les journaux du groupe Ebra, dans lequel il a l’outrecuidance d’estimer que s’il a bien « une loyauté personnelle envers François Hollande (…), en même temps, lorsqu’un président nomme quelqu’un ministre, il le fait parce qu’il pense que c’est bon pour son pays, pas pour en faire son obligé ». Un crime de lèse-majesté en Hollandie ! D’ailleurs, Macron s’est vite empressé de faire savoir à l’AFP qu' »on ne veut sortir qu’une phrase de son contexte, parce que certains souhaitent affaiblir le président de la République. C’est insupportable ». Et d’ajouter : « J’ai une loyauté personnelle envers François Hollande, il m’a fait confiance et m’a nommé au gouvernement et donc je le respecte. Il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dit. C’est ridicule. Au-delà de cette loyauté personnelle, il est légitime de vouloir proposer, rassembler et agir pour les idées auxquelles on croit. C’est mon cas ». Une précision à laquelle l’Elysée ne serait pas étranger… Devant des journalistes, Stéphane Le Foll, en réaction, avait d’ailleurs jugé que « sur ce mot (l’obligé), il va devoir s’expliquer ».

Avant lui, Jean-Yves Le Drian avait lui aussi recadré le jeune ministre jeudi sur France Info : « La seule remarque que je pourrais faire, puisque je suis presque le doyen de ce Conseil des ministres, avec mon expérience, c’est que la vie politique et en particulier lorsqu’on est membre d’un gouvernement, c’est un peu comme au football : il faut jouer collectif sinon on ne gagne pas ».  Michel Sapin de son côté, invité mardi soir à Science Po, après avoir rappelé que « faire de la politique quand on est ministre, c’est bien mais il faut d’abord faire son travail », s’était laisser aller à donner un conseil en guise d’avertissement : « La nouvelle génération, ce n’est pas d’être immédiatement président de la République. Il faut être besogneux avant de pouvoir être président ».

D’ailleurs, lundi 25 avril, lors du lancement du mouvement « Hé oh la Gauche ! » de Stéphane Le Foll, Emmanuel Macron, ne sera pas invité. Manuel Valls, le Premier ministre, non plus… Le grand ménage de printemps aurait-il commencé chez les fidèles ?

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