Ministre hollandais cherche à retrouver la gauche désespérement

Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement souhaite, dans un entretien accordé au Monde, parler « à cette gauche qui doute, qui doit être rassurée pour être reconquise ». Conséquence à n’en pas douter de la bonne santé sondagière d’un Jean-Luc Mélenchon, qui se paye même le luxe de passer devant François Hollande si Bruno Le Maire était le candidat de la droite. Panique à bord !

Panique à bord. Parmi les proches du Président, on se rend compte que le bateau ivre Hollande prenait l’eau de toute part. Du coup, sur le pont, on s’agite à tout va. A un an maintenant de la présidentielle, l’effroi commence à prendre parmi les membres de l’équipage. D’autant que les derniers sondages donnent un Jean-Luc Mélenchon en pleine forme, capable de passer devant le président de la République si Bruno Le Maire était le candidat de la droite. 

Résultat, les grognards de François Hollande se mettent en branle. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole de Hollande… pardon, du gouvernement, accorde ce jeudi un entretien au journal Le Monde et lance son offensive. Il ne cache pas ses intentions. « Notre message s’adresse donc à cette gauche qui doute, qui doit être rassurée pour être reconquise », explique-t-il. En somme, cette fracture à gauche ne serait qu’un simple malentendu. Simple incompréhesion qui aurait créé un petit malaise à gauche. Rien de bien grave. Un coup de calinothérapie et c’est reparti ! D’ailleurs Le Foll a la solution : « Les difficultées économiques puis la pression exercée par le terrorisme ont occulté le débat traditionnel, mais absolument nécessaire, entre droite et gauche (…) nous avons accumulé les débats au sein de la gauche et au PS, où la critique frontale de notre politique a pris le pas sur la défense de la politique conduite (…) Nous avons le devoir d’en sortir ». Comprenez pour ce « nous », les quelques derniers soutiens de François Hollande. Il suffirait juste de revenir au bon vieux clivage gauche/droite. Problème, il ne suffit pas de décréter être de gauche pour l’incarner. S’il y a une incompréhension, elle est bien là. On aurait bien envie de lui indiquer que le meilleur moyen d’en sortir serait de simplement faire une politique de gauche…

Preuve qu’au plus haut de l’Etat, l’inquiétude gagne, le hollandais canal-historique tient à mettre les points sur les « i » : « Même si Jean-Luc Mélenchon passait devant nous, il ne sera jamais au second tour. L’alternative n’existe pas ». Etrange pour un socialiste de reprendre en coeur la tristement (politiquement parlant) célèbre phrase « There is no alternative » de Margaret Thatcher, celle qui incarna l’ultralibéralisme et la casse du mouvement ouvrier au Royaume-Uni. En même temps, depuis 2012, les socialistes au pouvoir ont pu démontrer qu’ils n’étaient pas à une incohérence près.

L’occasion faisant le larron, Stéphane Le Foll, qui ne porte pas vraiment Emmanuel Macron dans son coeur, en profite pour l’épingler au passage : « Sa démarche, qui consiste à entretenir le débat de manière spécifique et singulière, lui est propre. Nous, par oppposition, créons une démarche collective (…) ce que je veux, c’est que nous incarnions, nous aussi, mais collectivement, cette fois, cette part d’optimisme, de fierté, d’ambition ». Collectif vs perso.

Ce qui indique qu’avant de vouloir parler à sa gauche, Stéphane Le Foll devrait déjà essayer de régler ses problèmes avec sa droite…

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