L’actrice et réalisatrice, Ronit Elkabetz, féministe engagée, s’est éteinte ce mardi 18 avril, à l’âge de 51 ans, des suites d’un cancer.
Elle voulait s’attaquer « au système« , aux archaïsmes, à l’Etat, aux religieux qui étouffent aujourd’hui encore son pays – Israël – et les femmes, soumises au bon vouloir de leur mari, de leur père… aux désirs des autres en somme. Elle, l’ancienne mannequin à la plastique de star hollywoodienne, elle « parlerait« , elle s’engagerait pour toutes celles qui n’ont pas eu de voix. L’actrice et réalisatrice, Ronit Elkabetz, s’est éteinte ce mardi 18 avril, à l’âge de 51 ans, des suites d’un cancer. « Trop tôt » lit-on d’ores et déjà dans les messages qui célèbrent, sur Twitter, son engagement.
Née à Beer-Sheva, au sud d’Israël, dans une famille juive marocaine de quatre enfants – un foyer modeste, la mère était coiffeuse, le père employé des postes -, Ronit Elkabetz ne cessera d’explorer la condition féminine, mais aussi ses liens voire ses chaînes avec la famille, cette « chose [qui pour le « meilleur« et pour le « pire« ] vous poursuit toute votre vie », confiait-elle au Figaro, en 2008.
Après avoir été à l’affiche de nombreux films, récompensée dès 1994 par l’Ophir [le César israélien] de la meilleure actrice pour Sh’Chur, long métrage réalisé par Shmuel Hasfari, Ronit Elkabetz s’installe en France, où elle espère « ouvrir une nouvelle porte.« Et passe derrière la caméra. En famille toujours, avec son frère, Shlomi.
Inséparables, ils imaginent, co-écrivent, co-réalisent Prendre femme (2004), premier volet autobiographique d’une trilogie à succès clôt en 2014 avec leur dernier film Gett et la liberté retrouvée du personnage principal, Viviane, (jouée par Ronit Elkabetz elle-même), une femme dont le mari a finalement accepté de divorcer.
D’autres rôles marqueront alors la carrière de l’actrice aux cheveux noirs de jais et au regard électrisant : une mère prostituée dans Mon Trésor, de Keren Yedaya, (2004), ou encore une célibataire endurcie, généreuse patronne de café, dans La Visite de la fanfare, réalisé par Eran Kolirin, (2007), prix du Jury Un Certain Regard à Cannes. L’un des plus grands succès de la nouvelle vague du cinéma israélien dont Ronit Elkabetz devient rapidement une égérie. En France, elle jouera notamment dans La Fille du RER (2009) d’André Téchiné, aux côtés de Catherine Deneuve ou plus récemment dans la série diffusée sur Arte, Trepalium.
« Elle a captivé le monde » s’est ému le réalisateur israélien Amos Gitaï, qui l’a révélée. Une carrière que Ronit Elkabetz résumait simplement en 2009 : « Je ne suis pas sur terre pour étaler mes jambes à la plage ».
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