Le RSA, seul horizon pour la jeunesse après quatre ans de Hollande ?

Manuel Valls a promis ce lundi 18 avril d’étudier la nouvelle proposition du député Christophe Sirugue d’étendre le dispositif du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans. Une bonne nouvelle a priori pour la jeunesse mais qui souligne aussi en creux, comme l’a pointé Martine Aubry, que François Hollande a échoué sur sa promesse d’améliorer le sort des jeunes, notamment sur le front du chômage.

La jeunesse, c’était la priorité de François Hollande en arrivant à l’Elysée. Las, quatre ans plus tard, le chômage des Français de moins de 25 ans se situe toujours, contrairement à ce que le Président a affirmé la semaine dernière sur France 2, cinq points au-dessus de la moyenne européenne : selon Eurostat, un sur quatre (24,6%) se trouve ainsi sans emploi en France. Les politiques mises en place depuis 2012 n’ayant pas réussi à sortir ces 681.000 jeunes du marasme, voici donc que l’exécutif se penche en fin de mandat sur la création d’un revenu minimum d’existence ouvert dès 18 ans, comme l’a annoncé ce lundi 18 avril Manuel Valls.

Le Premier ministre venait de recevoir le nouveau rapport du député Christophe Sirugue sur les minima sociaux. L’élu socialiste avait déjà remis en juillet 2013 un rapport au gouvernement préconisant la fusion de l’ex-prime pour l’emploi (PPE) avec le RSA activité. Laquelle a donné naissance à la prime pour l’activité, mise en place le 1er janvier dernier. Versée par la Caf, elle est accessible dès 18 ans et vise à compléter les revenus des salariés gagnant moins de 1.500 euros net. Mais les 18-25 ans sans activité ne touchent toujours pas de revenu minimum.

Un simple revenu minimum d’existence qui serait ouvert dès 18 ans

« Dans le prolongement des réformes menées depuis 2012« , Christophe Sirugue propose cette fois-ci de refondre tout le système des allocations pour créer un simple revenu minimum d’existence qui serait ouvert dès 18 ans. Cette « couverture socle commune » remplacerait les dix minima sociaux dont bénéficient actuellement quatre millions d’allocataires, parmi lesquels le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation de solidarité pour les personnes âgées (ASPA), l’allocation adultes handicapés (AAH) ou encore les allocations invalidité (ASI) et veuvage. Le seul coût de l’ouverture du RSA aux 18-25 ans avait été chiffré entre 1,2 et 3,8 milliards d’euros en 2012 mais depuis, les minima sociaux (notamment le RSA) ont été revalorisés. La direction du Trésor l’a donc réévalué à « un maximum de 6,6 milliards d’euros » (sans prendre en compte les économies qui seraient effectuées sur les prestations familiales).

Cette version ambitieuse du rapport Sirugue n’ayant aucune chance d’être mise en place avant 2017, c’est une version « light », de douze mesures de simplification des minima sociaux, qui a été retenue par le Premier ministre. Manuel Valls a promis lundi que ces propositions, « visant à simplifier et harmoniser les prestations, devraient être mises en oeuvre très rapidement« , demandant par ailleurs à ses ministres « que les propositions de plus long terme » – c’est-à-dire la « couverture socle commune » ouverte aux jeunes – « fassent l’objet d’un travail approfondi (…), qui permettra de s’engager dans cette réforme d’ampleur dans les prochains mois« .

« Il vaut mieux donner un boulot »

L’idée d’un RSA ouvert aux 18-25 ans a ravi les Jeunes socialistes, qui ont salué « avec enthousiasme la proposition« , encourageant « le gouvernement à suivre les préconisations de ce rapport (…) Pour que les jeunes vivent mieux en 2017 qu’en 2012 et que soit réaffirmée avec force la Priorité jeunesse comme colonne vertébrale de l’action de la gauche au pouvoir« . Un point de vue que ne partage pas toute la gauche… « Aucune des propositions de Christophe Sirugue concernant la réforme des minima sociaux ne répond à l’urgence sociale, a pointé Danielle Simonnet, coordinatrice politique du Parti de gauche. Comment ce gouvernement peut-il croire qu’on puisse vivre décemment avec un RSA mensuel de 513,88 euros par mois ou une allocation adulte handicapée de 800 euros ?« 

Au PS même, Martine Aubry s’est dite favorable à l’harmonisation des minima sociaux en « une seule allocation de base » mais a tout de même souligné en creux l’aveu d’échec du gouvernement à envisager cette mesure : « Il vaut mieux donner un boulot à des jeunes plutôt que leur donner une allocation d’assistance, (…) c’est plutôt cela, ma façon d’essayer d’agir« . Mais sur ce point, le gouvernement semble définitivement sécher.

 

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