Véronique Bédague-Hamilius, actuelle directrice de cabinet de Manuel Valls, pourrait oeuvrer en tandem à la tête d’Air France avec Frédéric Gagey. Mais la perspective de ce ticket fait grincer quelques dents.
Signe indéniable de l’ambiance fin de mandat qui nappe désormais Matignon, on s’enflamme dans les coulisses politiques… et celles d’Air France, sur l’éventuel parachutage à la tête de la compagnie tricolore de la fidèle directrice de cabinet de Manuel Valls : Véronique Bédague-Hamilius, 52 ans (ci-contre, une photo prise en 2008). Un recasage de haut vol que Matignon officiellement ne juge pas d’actualité, tout en soulignant… que cette énarque a toutes les compétences pour le poste.
Ancienne économiste du FMI, le Fonds monétaire international, cette proche de Laurent Fabius pourrait en effet y œuvrer en tandem avec l’actuel président d’Air France, Frédéric Gagey qui, apprécié des Hollandais, prendrait alors les commandes du groupe Air France-KLM. Commandes lâchées – rappelons-le – en plein redécollage de la compagnie par Alexandre de Juniac qui va prendre la tête de l’Association du transport aérien international (IATA) ; au grand dam de Manuel Valls qui l’avait soutenu face à ses détracteurs, dans les fracassantes tourmentes sociales d’Air France…
Ce ticket Bedague-Hamilius / Gagey peut-il gagner ? Pas si simple. D’une part, il suscite bien des grincements de dents en interne comme à l’extérieur, sur le thème « les promotions politiques on n’en peut plus ». Ce n’est pas parce que l’Etat détient 17,5% du capital d’Air France-KLM qu’il peut y bombarder qui il veut. Proche de Nicolas Sarkozy, Alexandre de Juniac oeuvrait en effet comme directeur de cabinet de Christine Lagarde alors ministre de l’économie, lorsqu’il avait été promu à Air France en 2011.
Cependant, pour challenger cette promotion de la directrice de cabinet de Manuel Valls à la tête d’Air France, encore faut-il trouver en externe et rapidement, le candidat idoine. Or, outre le fait que nombre de prétendants déclinent le poste parce qu’il serait mal payé – 640 000 euros pour Alexandre de Juniac en 2014 tout de même ! -, les noms qui pourraient être proposés le 2 mai au comité du nomination d’Air France-KLM, n’ont, comme Véronique Bédague-Hamilius, guère d’expérience dans le secteur aérien. En l’occurence, Jean-François Cirelli (57 ans), ancien PDG de Gaz de France, et Jean-Marc Janaillac (63 ans), président de Transdev. Le premier a été ancien dircab adjoint du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et le second, énarque-HEC, est un pro du transport ferroviaire et routier, ancien dircab de Roland Carraz, secrétaire d’Etat au tourisme de Pierre Mauroy.
Or, nombre de compagnies qui cartonnent au niveau international sont soit dirigées par d’anciens pilotes comme Willie Walsh, le PDG d’IAG (né de la fusion en 2010 de British Airways et Iberia), soit par des pros, tel Richard Anderson de Delta qui ont fait toute leur carrière dans l’aérien…
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