Exclue du panel de Français invités à interroger le président de la République jeudi soir pour l’émission « Dialogue Citoyen » de France 2, Nadine Hourmant, déléguée syndicale FO, salariée du volailler Doux à Châteaulin (Finistère), sera simple téléspectatrice de cette émission de la « dernière chance » pour François Hollande. Et prête à bondir.
Marianne : Depuis quelques jours, vous expliquez que l’Elysée ne voulait pas que vous soyez présente sur le plateau de France 2 jeudi soir (ce que confirme notre enquête). Avez-vous obtenu une réaction de France 2 ou même de l’Elysée ?
Nadine Hourmant : Non, aucune réaction. Ils savent pourtant où me trouver même si je ne suis pas de ce monde là. J’ai un peu de mal avec les politiques. J’ai souvent eu l’occasion d’en croiser. Je n’en garde pas de bons souvenirs. C’est pour cela que je ne leur fais pas de cadeaux.
Quand aviez-vous été approchée par France 2 ?
Cela fait deux mois. J’avais des rendez-vous programmés avec les journalistes avec qui cela se passait très bien. Tout a été annulé mercredi dernier. C’est un chef qui m’a appelée pour me dire qu’on ne retenait pas mon intervention. Vous ne pouvez pas chambouler une émission comme celle-là une semaine avant ! Contrairement à ce qui a été dit, je ne devais pas m’exprimer sur l’agriculture, je n’y connais rien. Mon sujet, c’était la loi El Kohmri.
Que vous inspire cette histoire ?
Je ne comprends pas pourquoi je ne peux plus m’exprimer. François Hollande a peur d’être déstabilisé par une syndicaliste ? Moi j’ai encore des valeurs, des convictions. La première fois que je suis allée à Des Paroles et Des Actes (en septembre 2014, face à plusieurs personnalités politiques comme NKM, François Bayrou ou Marine Le Pen, ndlr) , cela n’a posé de problème à personne.
Vous aviez voté Hollande en 2012 ?
Oui, dès le premier tour. Maintenant, cela me dégoute d’aller voter. Je n’irai plus voter pour personne, c’est fini.
Quelles étaient les questions que vous aviez préparées ?
Je voulais l’interroger sur ce discours de janvier 2012, lors d’un meeting au Bourget, quand il parlait de « son ennemi, la finance ». Il a fait des promesses aux Français. Je voulais aussi lui parler du pacte de responsabilité et des milliards distribués aux patrons. Je voulais juste lui passer des messages. On m’avait demandé d’être cordiale. Je sais l’être.
Vous allez regarder l’émission ?
Bien sûr. Je vais m’amuser à la commenter. Je vais éviter de casser ma télé ! C’était un rendez-vous à double tranchant pour lui comme pour moi. Je savais qu’il attendait cette belle émission pour préparer sa campagne. Maintenant, j’espère que les Français vont ouvrir les yeux sur le monde politique.
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